dimanche 28 février 2010

La Comédie du Langage de Jean TARDIEU

" Quel apaisement de se dire qu'aucun de nos gestes, aucune de nos paroles ne nous appartient jamais. Aussitôt dit, aussitôt fait, tout s'éloigne de nous ... que dis-je : tout s'éloignait ! Si nous parlions toujours ainsi, nous serions d'avance disparus, nous effacerions toutes nos traces au fur et à mesure de nos pas ... "
(Les Temps du verbe)

Rafafa et moi avons été tellement enchantées de notre lecture commune lecture_commune de La Triple Mort du Client de Tardieu que nous avons décidé de récidiver avec La Comédie du Langage qui figure dans le même volume chez Folio !

jpg_langage_rentree_sitePuisque j'ai déjà montré la couverture du livre la dernière fois, j'ai choisi pour aujourd'hui une jolie affiche réalisée par le Théâtre des Damiers.
La Comédie du langage est un ensemble de 9 pièces dont 7 sont courtes voire très courtes. Elles sont à la fois très variées, par exemple par leur tonalité, et complémentaires en ce qu'elles interrogent de manière originale notre rapport au langage. La force principale de cet ensemble est sa faculté à transporter le lecteur / spectateur dans un univers fantaisiste alors même que son thème principal est ce dont nous usons avec (trop de) banalité tous les jours : les mots. J'ai choisi de ne pas évoquer toutes les pièces pour éviter d'en dresser un catalogue ; je n'ai donc retenu que les 3 pièces qui m'ont vraiment marquée.

Le recueil s'ouvre sur une pièce que j'ai vu jouer sur scène par de très jeunes comédiens, ce qui est une réelle prouesse : Un Mot pour un autre. C'est une pièce étonnante, cocasse, je dirais presque merveilleuse au sens littéraire du terme car les personnages prononcent des phrases qui n'ont aucun sens et pourtant, justement, ces phrases elles-mêmes mises bout à bout font sens par un procédé "magique" qui repose sur la phonétique, la musique des mots, le contexte. En lisant cette pièce, j'ai pensé à "l'inquiétante étrangeté" dont parlait Freud, cette impression d'être en présence de quelque chose d'étrange qu'on reconnaît pourtant. Très troublant !

Dès la troisième pièce, Les Mots inutiles, le comique se fait grinçant : Monsieur et Madame Pèrémère (quelle trouvaille que ce nom !) reçoivent celui qu'ils pensent être le prétendant de leur fille et ils ne vont se forger une idée sur lui qu'à partir de ce qu'il dira, ou plutôt ce qu'ils croient qu'il dit. Comme dans la première pièce, les mots ne sont pas toujours à leur place dans le discours mais, cette fois, au lieu de faire sens malgré tout, ils laissent libre cours à l'interprétation car ils restent en permanence dans l'alternative. Les parents de Dora vont donc systématiquement entendre ce qu'ils veulent, pas forcément ce qui est. Cette pièce renvoie le lecteur/spectateur à sa propre capacité d'écoute des autres ainsi qu'à sa manière de porter un jugement souvent péremptoire sur autrui ...

Enfin, après plusieurs courtes pièces comiques, Les Temps du verbe ou Le Pouvoir de la parole surprend, à tel point que j'en ai été toute retournée ! C'est la sixième pièce du recueil mais la première à mettre en scène des personnages individualisés par des noms et des caractères propres. C'est aussi la première longue pièce et c'est à mon sens, surtout, la plus dramatique. Une jeune fille, Anna, s'occupe de son oncle, Robert, qui est dans un état apathique et qui ne s'exprime qu'au passé même lorsqu'il évoque l'instant présent car pour lui dès lors que les choses sont, elles sont déjà finies. Cette approche du langage le maintient dans une a-temporalité permanente qui lui permet de faire vivre son propre passé, bouleversé par la mort de sa femme et de ses enfants. Anna lutte pour faire revenir son oncle vers un présent dont celui-ci ne veut pas. J'ai trouvé cette pièce particulièrement émouvante. Elle est à la fois très onirique (le lecteur / spectateur partage notamment les hallucinations auditives de Robert) et vraiment troublante tant elle pose la question philosophique de l'inhérente inexistence du présent.

Malgré deux pièces qui m'ont moins plu (Conversation-Sinfonietta et Une Soirée en Provence), j'ai cette fois encore été ravie par ma lecture des pièces de Tardieu !
Allons vite lire ce que Rafafa en a pensé !

vendredi 26 février 2010

24 heures dans la vie d'une femme de Stefan ZWEIG

"Pour quelqu'un qui comme moi avait, la nuit passée, vécu des événements si inattendus, précipités comme une cataracte, le mot "impossible" avait perdu brusquement son sens. Dans ces dix heures, l'expérience que j'avais acquise de la réalité était infiniment plus grande que celle que m'avait procurée précédemment quarante ans de vie respectable."

Ce mois-ci, ma participation au défi defi_classiqueest l'occasion d'une lecture commune lecture_commune avec MarieL, l'organisatrice elle-même de ce chouette défi. 24heures dans la vie d'une femme de Stefan ZWEIG figurant par ailleurs dans ma PAL, celle-ci descend d'un cran par la même occasion objectif_PAL 3/50.

24hviedunefemme1904, dans une pension de la Riviera. La clientèle bourgeoise, habituellement si mesurée, qui séjourne là est en prise à de vives discussions : Madame Henriette, femme pourtant bien née, s'est enfuie avec un jeune homme qui n'a passé là qu'une journée ! Alors que les pensionnaires sont scandalisés, une vieille dame anglaise, Mrs C. s'intéresse de près à cette aventure et finit par confier au narrateur qu'elle lui rappelle de biens vieux souvenirs ... Vingt ans plus tôt, récemment veuve, elle s'était rendue à Monte-Carlo où elle aimait observer les mains des joueurs. Un soir, elle est fascinée par de magnifiques mains et découvre un beau jeune homme qui semble désespéré d'avoir perdu tout son argent au jeu. Persuadée qu'il est au bord du suicide, elle se prend d'affection pour lui et décide de l'aider, toute remuée de sentir battre son cœur pour la première fois depuis la mort de son mari ...

Même si je n'ai pas été captivée par ce court récit un peu désuet, je ne suis pas restée insensible aux vives émotions éprouvées par cette femme, que ce soit lors de la rencontre de ce joueur désespéré ou, des années plus tard, confiant son secret à un inconnu en craignant toujours le jugement des autres. zweigJ'ai aimé la peinture des sentiments mais aussi les descriptions, notamment celle des mains des joueurs du casino. La plume de Zweig, ciselée, précise, tendue vers une issue que le lecteur est pressé de découvrir fait tout le charme de ce récit. L'enchâssement, enfin, qui place en miroir la fuite amoureuse de Madame Henriette et l'escapade de Mrs C vingt ans plus tôt, ouvre vers l'a-temporel, l'universel ; la passion amoureuse conduit les femmes vers la liberté, quelle que soit la pression sociale qui pèse sur leurs épaules.
Allez vite lire le billet de MarieL !

Un récit qui donne des ailes

jeudi 25 février 2010

Boîte à déj # 18 ou le bentô méli-mélo

Non non, je ne me nourris pas d'amour, d'eau fraiche et de littérature ces temps-ci, quoique ... ! Je n'ai pas non plus oublié que ce blog est de lecture mais aussi de cuisine ... mais voilà la faute aux travaux qui transforment notre cuisine en vaste dépotoir, la faute aux microbes qui nous ont cueillies pile la veille de la reprise, la faute à la reprise, tiens, pendant que j'y suis, la faute à pas envie aussi, bref, je ne cuisine guère en ce moment mais ça va revenir !! D'ailleurs, mon billet "le panier du mois de février" n'attend que d'être mis en forme puis mis en ligne mais ne le sera sans doute qu'en mars, la faute à ce drôle de mois qui se rend intéressant en étant plus court que les autres. Bref, puisqu'il faut bien manger un peu, quand même, voici mon bentô de la semaine, un bentô méli-mélo, à l'image de nos repas depuis cette fichue reprise, pas du tout du tout équilibré mais coloré

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Pour l'occasion, j'ai choisi d'utiliser le grand bentô offert par Capp'. J'y ai mis, pêle-mêle donc, et de gauche à droite :
* une tartelette aux pomme maison, coupée en deux pour que ça rentre (et les deux moitiés superposées)
* en jaune et orange : des carottes juste cuites à l'eau
* une pile de mini gâteaux souriants (et diantre que ça fait du bien de voir des sourires en ce moment, fut-ce sur des biscuits !!)
* 6 boulettes de riz à la pomme
* dans le petit récipient : deux oranges sanguines coupées en tranches

Bon, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer (bouhhh), je vais me ressaisir et tenter de faire à nouveau de jolis et surtout équilibrés bentôs. Et puis, de la vraie cuisine aussi, pourquoi pas ...
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mercredi 24 février 2010

Le Treizième Conte de Diane SETTERFIELD

"Les mots ont un étrange pouvoir. Entre des mains expertes, manipulés avec adresse, ils vous retiennent prisonnier. S'enroulent autour de vos membres comme une toile d'araignée, et quand vous êtes ensorcelé au point de ne plus pouvoir faire un geste, ils vous transpercent la peau, s'infiltrent dans votre sang, paralysent vos pensées. Au-dedans de vous, ils accomplissent leur magie."

Voici un roman qui m'a résisté la première fois que je l'ai ouvert et je me demande bien pourquoi car cette fois je l'ai littéralement dévoré !

13__conteQuand Vida Winter engage une biographe pour lui raconter sa vie, c'est un véritable événement. Aussi célèbre pour son œuvre littéraire que pour le mystère dont elle a entouré son existence, la vieille dame ouvre une boîte de Pandore en revenant sur son passé : une maison de maître isolée, une étrange famille dans laquelle les liens du sang sont entachés de folie, deux petites jumelles aussi identiques que singulières ... autant d'ombres du passé qui s'animent grâce au récit de Vida.
Margaret, la biographe, aura à démêler la vérité du mensonge, ou plutôt à remettre les pièces du puzzle dans le bon ordre afin de percer les secrets de l'incendie de la maison, du bébé abandonné, de ce treizième conte absent du recueil dont le titre l'annonce pourtant ... sans oublier le mystère de cet enfant fantôme qui rôde et en réveille un autre !

Enigmatique, captivant, ce roman plonge le lecteur dans les brumes du Yorkshire mais aussi dans celles qui entourent les secrets de famille. setterfield Je me suis laissée emporter par les récits de la vieille dame et j'ai partagé les interrogations de sa biographe. Cela faisait un petit moment que je n'avais lu de roman britannique et j'ai eu plaisir à en retrouver le style si caractéristique. J'ai seulement regretté que le roman se concentre sur l'enfance de son héroïne, négligeant la femme et l'écrivain qu'elle est devenue, mais pour cela il aurait peut-être fallu un second volume !

lecture_commune
Le Treizième Conte de Diane Setterfield a été l'occasion d'une lecture commune avec Dolly, Stephie, Hathaway, L'Or des chambres et Theoma. Allons vite lire leurs avis !



objectif_PAL Ce roman figurait dans ma PAL qui se sent un tout petit peu plus légère aujourd'hui ! 2/50



dimanche 21 février 2010

Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de TARDI

En ramenant mes livres à la bibliothèque l'autre jour, je n'avais pas le temps de fouiner dans les rayonnages alors j'ai embarqué deux volumes des Aventures Extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec qui venaient d'être rendus par un autre lecteur et n'étaient pas encore rangés. J'avais gardé un souvenir mitigé d'Adèle et la Bête alors j'étais curieuse de lire ces deux volumes qui sont les deuxième et troisième de la série.

DemoTourDans Le Démon de la Tour Eiffel, j'ai d'abord eu plaisir à retrouver les illustrations qui dépeignent minutieusement le Paris des années 10. Autant, je n'aime pas particulièrement le graphisme des personnages autant j'adore celui des lieux et des décors. Comme dans le premier volume, Adèle est aux prises avec l'étrange apparition d'un monstre : une statuette assyrienne du démon Pazuzu a été dérobée et tandis que le lieutenant Flageolet enquête pour la retrouver, Adèle assiste à la représentation d'une pièce qui justement rend hommage à cette effrayante divinité. Or, à la fin de la pièce, l'acteur principal est assassiné sur scène par une comédienne qui disparaît ...
L'histoire est complexe, comme l'était celle d'Adèle et la bête. En effet, plusieurs intrigues s'entremêlent : des gens disparaissent mystérieusement du Pont-Neuf, la peste menace Paris, le démon Pazuzu rôde, un célèbre acteur est assassiné ... Adèle enquête de son côté au péril de sa vie puisqu'elle réchappe d'un attentat puis sera kidnappée par les adeptes d'une secte qui veulent l'offrir en sacrifice ... (pas moins !). Les rebondissements sont nombreux et j'ai particulièrement aimé la petite balade dans les canaux sous Paris (très similaire d'ailleurs à la virée de Sherlock et de Watson dans les canaux sous les ponts de la Tamise, dans le dernier Guy Richie !!).
C'est donc une lecture agréable qui m'a donné envie d'enchaîner immédiatement avec Le Savant Fou ...

les_aventures_d_adele_blanc_sec___le_savant_fouCette fois encore, une étrange créature issue de la Préhistoire reprend vie et Adèle échappe plusieurs fois à la mort, mais ce sont bien là les seules ressemblances intéressantes entre ce troisième volume et les précédents. L'intrigue m'a semblé simpliste voire indigente, je me suis même demandé en refermant le volume s'il ne manquait pas des pages ! Certains passages sont caricaturaux comme celui du drôle d'engin qui poursuit les personnages, tout droit sorti de Star Wars ou le machiavélisme d'un savant fou, bien mieux dépeint dans nombre d'œuvres littéraires.

Bref, les albums de Tardi se suivent mais ne se ressemblent pas et mon sentiment sur cette série reste donc mitigé !


vendredi 19 février 2010

Chère Madame ma grand-mère d'Elisabeth BRAMI

"Chère Olivia,
Décidément, j'ai du mal à comprendre ce qui me pousse sans cesse à vous lire et à vous écrire. Peut-être que ma solitude me pèse autant que la vôtre."

chere_madame Olivia a 12 ans lorsqu'elle décide d'écrire à une inconnue dont elle a trouvé l'adresse en fouillant dans les affaires de sa mère. Malgré un refus assez cassant de se livrer à ce petit jeu, la jeune fille s'obstine et un échange se noue entre les deux correspondantes qui ont chacune des révélations à faire à l'autre ...

Chère Madame ma grand-mère écrit par Elisabeth Brami et illustré par Carole Gourrat, est ma troisième lecture de la sélection des Incorruptibles pour les niveaux CM2/6è inco_0910 et c'est le premier livre qui me laisse sur ma faim. Il aborde pourtant un thème qui m'est cher, celui des secrets de famille, et j'ai aimé la polyphonie créée par cet échange de lettres puisqu'on lit dans l'ordre chronologique les missives d'Olivia puis les réponses qu'elle reçoit, ce qui laisse entendre deux voix bien différentes. J'ai également apprécié la lente évolution des rapports entre les deux personnages et cette rencontre entre le désir d'une enfant et la peur d'une vieille dame.
Malheureusement, rien de tout cela ne m'a semblé abouti et même si la fin quelque peu abrupte du roman peut se justifier, j'ai regretté que les émotions des personnages, leurs doutes, ne soient pas plus développés. Je me demande même si ce bref roman épistolaire ne conviendrait pas mieux à des lecteurs de 8 ou 9 ans qu'à des plus grands ...

jeudi 18 février 2010

Taguée ... ou taclée ?

Maazz m'a taguée ! C'est de bonne guerre puisque je la tague souvent mais là, j'avoue qu'en découvrant le défi à relever j'ai un peu blêmi car ce blog n'est pas destiné à trop en révéler de ma famille ni de mon intimité. Or ce tag demande qu'on publie la dixième photo du dixième dossier Images ... Hum, comment dire ? J'ai tout de suite pensé aux moyens de contourner l'obstacle si ladite photo n'était pas montrable et comme mes dossiers Images sont éparpillés à 4 endroits de mes deux ordis, je me suis sentie quelque peu rassurée :-)
Finalement, je n'aurai pas besoin de ruser car la dixième photo du dixième dossier Images à l'emplacement que j'utilise le plus s'est révélée être un joli montage fait par une amie l'été dernier. Certes, on y voit mes filles, La Marmitonne / Demoiselle et la Mini Rikiki mais comme vous les avez déjà vues à l'occasion de nos ateliers de cuisine, ça reste publiable :


J'aime d'autant plus ce montage qu'il me transporte immédiatement chez les amies chez qui ces photos ont été prises, amies auprès desquelles il fait doux être et le seul fait de penser à elles, à leur petite fille, à leur grande maison, à leurs sourires me réchauffe le coeur. Finalement, c'est un tag qui fait du bien !

Puisque je ne peux pas taguer Maazz cette fois-ci :-), eh bien je désigne ... tadam ... Olives, qui ne publie pas assez sur son blog ces temps-ci ! Toutefois tous ceux qu passeraient par là et qui se sentiraient frustrés de ne pas avoir été désignés sont bien sûr libres de reprendre eux aussi ce tag !

mercredi 17 février 2010

Tomates expérimentales

Voici un nouveau petit plat improvisé et tellement simple que nous en referons d'autant qu'il a l'avantage de pouvoir s'adapter facilement aux goûts de chacun : des tomates au fromage en croûte de noisettes !



Pour 5 ramequins.
Laver et couper en petits morceaux 6 tomates rondes. Les faire revenir à la poêle avec un peu d'huile d'olive et une échalote durant une dizaine de minutes. Saler, poivrer, parfumer de basilic. Laisser tiédir.
Pendant ce temps, dans un bol, mélanger à la main 20 à 30 grammes de beurre (je n'ai plus de pile dans ma balance !) coupés en tout petits morceaux avec deux cuillères à soupe de farine, deux cuillères à soupe de chapelure et 20 noisettes réduites en poudre. On doit obtenir une pâte un peu épaisse mais souple.
Remplir les ramequins aux deux tiers de tomates. Disposer du fromage par-dessus : hier soir, selon les goûts de chacune, nous en avons fait avec de la féta, avec du cantal et avec du roquefort.
Recouvrir de pâte sans trop appuyer pour éviter que le jus de la tomate déborde.
Enfourner 13 minutes à 180° puis passer sous le grill 2 minutes. Attention à placer les ramequins sur la grille puis de mettre la plaque en-dessous car le jus risque de déborder.

Nous les avons mangées avec du saumon juste saisi à la poêle et c'était bien bon ! Personnellement, j'ai trouvé la version avec roquefort un peu trop forte en goût mais la Marmitonne adore ce fromage et ça lui a convenu.

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dimanche 14 février 2010

Quand "Les Incorruptibles # 2" deviennent "Le Grain de sel de la Demoiselle # 16"


Samedi dernier (oui, j'ai du retard dans mes billets !), je m'étais installée tranquillement dans mon fauteuil pour découvrir L'Ami L'Iguane d'Alex Cousseau, roman sélectionné pour le Prix des Incorruptibles inco_0910pour les niveaux CM2 / 6è quand ma Demoiselle s'est glissée contre moi et m'a demandé de lire. J'ai donc commencé ma lecture à voix haute, ce qu'elle demande de temps à autre pour s'en lasser finalement très rapidement ... sauf que là, elle est restée ! Il faut dire que le texte est joliment entouré d'illustrations qui ont aidé ma petite lectrice à comprendre ce que les mots pouvaient garder de mystérieux. Nous avons été interrompues au milieu de notre lecture mais le soir elle a demandé à terminer le livre, ce que nous avons fait. Quand je lui ai alors expliqué qu'elle venait de "lire" son tout premier roman, un vrai de vrai, pas un album, elle était toute fière et je dois dire que moi aussi ! Je pensais qu'elle n'avait pas tout compris mais avant-hier elle a raconté toute l'histoire à sa grand-mère et je dois reconnaître que l'essentiel y était ! Du coup, nous avons décidé de l'acheter et de le garder en souvenir.

"Une idée moisie, selon la définition de Maman, c'est une idée qui sent le renfermé, parce qu'elle reste dans la tête de quelqu'un de fermé, au lieu de prendre l'air avec les idées des autres. La tête du père Grinche est un bon exemple de réservoir à idées moisies. Ca pousse comme des champignons. A croire qu'il fait un élevage d'idées moisies."

l_ami_l_iguaneQuand l'aîné des fils Grinche perd un orteil dans le jardin, son père accuse aussitôt l'iguane de Manola, sa voisine mexicaine, de l'avoir croqué. Heureusement, les autres voisins de Manola ne croient pas à ces bêtises et l'un d'entre eux, le petit Dimitri, va l'aider à échapper avec son iguane à la méchanceté des Grinche en s'enfuyant dans la forêt pour aller rejoindre la mer. Pendant ce temps, le père de Dimitri, gendarme, enquête sur cet orteil mystérieusement croqué.

Ce joli roman allie avec justesse légèreté, poésie et vraies questions de société. Le récit est mené par l'enfant, Dimitri, qui est encore trop petit pour comprendre les motivations de ceux qui jugent qu'une mexicaine et son drôle d'animal de compagnie n'ont rien à faire dans leur ville, et il explique donc la situation avec ses mots à lui, avec son insouciance d'enfant, comme dans la citation que j'ai choisie ci-dessus.


Les illustrations d'Anne-Lise Boutin sont tout en noir et blanc ce qui traduit parfaitement la gravité de cette histoire sur le racisme, le rejet de la différence, la méchanceté et la bêtise de ceux qui n'acceptent pas les étrangers, mais en même temps ces illustrations se font parfois poétiques, notamment lorsque le petit narrateur se voit, voit son père et l'iguane comme des arbres :

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C'est donc un roman jeunesse comme je les aime : joliment écrit, qui pose des questions essentielles sans être moralisateur, drôle et captivant à la fois. Une belle surprise !

samedi 13 février 2010

Hors-Champ de Sylvie GERMAIN

Il est parfois des rendez-vous ratés, décevants. J'étais pourtant prévenue car j'avais lu des critiques peu enthousiastes du dernier roman de Sylvie Germain mais, justement, puisqu'il s'agissait de Sylvie Germain dont la prose poétique m'a charmée plus d'une fois (ici notamment), je pensais avoir un avis différent. Certes, je connaissais le fin mot de ce récit, d'ailleurs la quatrième de couverture le révèle très maladroitement dès sa première phrase, mais je savais être capable d'en faire abstraction, ce qui fut le cas, et j'étais très séduite par le titre. J'étais prévenue mais je n'en suis pas moins déçue, si déçue que je n'ai pas terminé le livre, pourtant peu long.

horschampHors champ, ou sept jours dans la vie d'un homme ... Aurélien est un homme sans véritable histoire, un anti-héros par excellence auquel le lecteur d'aujourd'hui peut s'identifier facilement. Sa vie s'organise entre son travail, sa petite amie, sa famille. Alors que sa vie se déroulait sans véritable heurt, il se rend peu à peu compte que les gens qui l'entourent lui manquent d'attention voire de considération, l'ignorent, pire, l'oublient, même lorsqu'il est en face d'eux. Une collègue remarque son absence d'odeur alors qu'il s'est parfumé, un ami le trouve flou, sa petite amie l'oublie tout bonnement chez elle et ne s'en rend pas compte ...

Alors certes, on peut voir dans ce roman l'expression de l'angoisse existentielle que nous pouvons tous ressentir : quelle place occupons-nous réellement dans la société ? dans le cœur de nos proches ? dans leurs pensées ? quel est le véritable poids de notre existence ?
Re-certes, il y a quelques jolis moments dans ce livre, comme la rencontre muette entre Aurélien et le clochard du métro.
Certes, certes ... mais quelle déception sylviegermain que ce roman sans style, écrit au présent, dans une langue d'une banalité confondante, avec des passages qui semblent plus posés là que véritablement à leur place à cet endroit précis de l'histoire ! Je me suis ennuyée au point de rester indifférente à la lente disparition de ce personnage et j'ai fini par refermer le livre, pas même curieuse d'en connaître l'issue.

Du même auteur, sur ce même thème de la disparition, lisez plutôt Opéra Muet (clic) qui est un petit bijou littéraire !

vendredi 12 février 2010

D'une simple courgette à un millefeuille de légumes coloré au saumon

L'idée de départ était de trouver un moyen de faire manger des courgettes à la Marmitonne et à la MiniRikiki qui en raffolaient il y a quelques mois encore et qui à présent font de superbes grimaces de concert dès qu'on leur en présente. J'ai d'abord pensé faire des chips de courgettes puis je me suis dit que ça ne ferait pas un repas et que ça serait peut-être un peu fade pour elles alors j'ai décidé d'y associer des Vitelottes pour la couleur (la patate rigolote, comme l'appelle la Marmitone !), du saumon pour le goût et, de fil en aiguille, toutes ces petites idées mises bout à bout ont donné ce millefeuille de légumes colorés au saumon !


Pour 4 personnes.
Peler une grosse courgette et la couper en fines lamelles. Etaler une feuille de papier cuisson sur la plaque du four et y disposer les lamelles de courgettes côte à côte. Avec un pinceau, les badigeonner d'huile d'olive. Enfourner une heure environ à 100° en surveillant d'un œil car, mystérieusement, certaines rondelles de courgettes grillent plus vite que d'autres (en une demi-heure à peine) ! A la sortie du four, laisser sécher.
Peler, laver et couper dix à douze Vitelottes. C'est une jolie variété de pomme de terre qui a la particularité d'avoir une chair violette ! Les faire cuire une vingtaine de minutes dans un grand volume d'eau bouillante salée. Les égoutter puis les laisser refroidir avant de les couper en dés assez larges.
Faire le montage au moment de servir : couper deux tranches de saumon fumé en lamelles et en faire de petites cheminées. Monter les millefeuilles de légumes : une chips de courgette, un dé de Vitelotte, une chips de courgette, un dé de Vitelotte ... jusqu'à ce que ça s'écroule et que vous réalisiez que vous en avez fait un étage de trop !

Ce plat peut faire une jolie entrée mais attention, la Vitelotte tache terriblement les mains, ce qui n'est pas de plus bel effet si on a des invités ...

jeudi 11 février 2010

La Triple Mort du Client de Jean TARDIEU

Je suis doublement ravie d'écrire ce billet, d'une part parce que c'est ma première lecture commune lecture_communeet je suis contente de la partager avec Rafafa dont le blog, Bricoles et Vadrouilles, vous épatera tant elle sait tout faire de ses dix doigts, d'autre part parce que c'est la première fois que je lis une pièce de Tardieu. J'ai vu jouer du Tardieu par deux fois mais je ne m'étais encore jamais frottée à son singulier langage par la lecture et j'ai hâte de remettre ça.

Pour cette première lecture, Rafafa et moi avons été séduites par un titre bien mystérieux : La Triple Mort du Client.

la_comedie_du_langage_couvLa Triple Mort du Client est une trilogie : ce sont trois courtes pièces dont le premier point commun est de mettre en scène un Client (sans nom) qui trouve systématiquement la mort dans les dernières lignes.
Le Meuble doit être fort intéressant à voir sur scène car les didascalies mettent en place un dispositif bien particulier : deux personnages se font face, L'Inventeur et L'Acheteur, mais ce dernier reste dans les coulisses. Le protagoniste de la pièce, le fameux client dont la mort est annoncée dans le titre de la trilogie, est donc un héros invisible, muet, en somme aussi transparent qu'interchangeable. Il se présente chez l'Inventeur pour voir un meuble qui a la capacité de fournir n'importe quel objet et même de prononcer n'importe quel mot ... mais qui, sous les demandes répétées, va se détraquer.
Le dispositif de La Serrure est l'exact contraire de celui du Meuble car cette fois, outre le début et la fin de la pièce qui sont encadrés par la présence de La Patronne, le Client est seul en scène durant la plus grande partie de la pièce et, pour reprendre le mot que j'ai employé plus haut, il va se "détraquer" tout seul, au point de mourir, sous la simple emprise de ce qu'il voit à travers le trou d'une serrure.
Le Guichet est la seule des trois pièces dans laquelle deux personnages dialoguent et l'un des intérêts est justement que ce dialogue n'aboutit pas toujours car cette fois, c'est le langage qui, parfois, se détraque.

Ce personnage du Client me semble, dans les deux premières pièces, incarner ce que l'homme devient dans notre société contemporaine, à savoir un acquéreur et un voyeur, alors que la troisième pièce le fait revenir à ce qui en fait son essence : un mortel.
Outre ce personnage récurrent, ces trois courtes pièces ont en commun tardieuun langage qui a le pouvoir de régir la vie et la mort, de faire exister ce qui n'était pas avant qu'on le formule ou de faire mourir ce qui est simplement en l'annonçant, mais aussi un langage qui a force d'être tout puissant tourne parfois à vide et se délite. Dans Le Meuble, le langage rend la pièce burlesque en mettant sur le même plan un plumeau et un revolver, ce dernier envisagé comme un cadeau d'excuse. Dans La Serrure, le Client décompose par le langage la femme qu'il observe jusqu'à en mourir lui-même. Dans Le Guichet, le langage devient fou mais c'est de cette folie que naît la vérité la plus tragique car la plus imparable, la vérité nue du destin contre lequel on ne peut rien. Ce sont trois pièces absurdes, donc, mais avec des tonalités différentes et les textes se déroulent comme en équilibre sur le fil de l'humour noir.
Enfin, à la relecture de cette trilogie, j'ai découvert que l'écriture de Tardieu c'est aussi un rythme, une cadence même dans la deuxième pièce, et j'imagine les comédiens les dire dans un seul souffle. Quelle prouesse !

Allez vite lire l'avis de Rafafa !

" Elle jette ! Au loin ! Ses joues ! Ses lèvres ! Ses seins ! Toute sa chair ! S'effiloche ! En lambeaux ! Hop ! ... Pour les chiens ! Hop ! Pour les oiseaux ! Hop ! Pour les vers ... pour les chacals ! Hop ! hop ! hop ! allez ! allez ! allez ! Plus rien ! Plus rien ! Ni les muscles ! Ni les veines ! Ni la peau ! Ô ma beauté, te voilà plus nue encore ! Plus parfaite et plus belle que tu ne fus jamais !"
(extrait de La Serrure)

mardi 9 février 2010

L'atelier de la Marmitonne # 27 et son panier de février

Cela faisait trop longtemps que Ma marmitonne et moi n'avions plus eu l'occasion de cuisiner rien que toutes les deux alors nous avons (lâchement !) profité que la MiniRikiki soit occupée ailleurs pour enfiler nos tabliers ! Ce petit atelier n'étant pas prévu, nous n'avions acheté aucun ingrédient particulier et c'est avec notre panier de fruits de février panier que nous avons composé ces crousti-moelleux de poires.En effet, la poire Conférence est un fruit d'hiver et la saison est bientôt terminée, il faut vite en profiter !

Préchauffer le four à 180°.
Peler 4 poires et les couper en morceaux. Avec un pinceau, badigeonner le fond des moules avec du miel.



Répartir les morceaux de poires dans les moules.



Mélanger longuement 180 grammes de beurre ramolli coupé en dés avec 150 grammes de sucre.



Ajouter trois œufs.



Mélanger puis incorporer progressivement 180 grammes de farine et un demi-sachet de levure chimique.


Ajouter une pincée de sel et mélanger jusqu'à obtenir une pâte uniforme. Verser la pâte sur les poires.



Enfourner 25 minutes. Démouler immédiatement : avec une pelle à tarte, sortir délicatement le biscuit de son moule et le retourner sur une assiette. A l'aide d'une cuillère à café, récupérer les morceaux de poires restés au fond du moule et les disposer sur le biscuit. Saupoudrer d'un peu de sucre vanillé.

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C'est délicieux ! Le fond est croustillant, le biscuit est moelleux et les poires au miel sont fondantes ... Miam !

panier Vous trouverez d'autres recettes à base de poires sur ce blog :
* confiture de poires
* confitures de raisin et de poires
* crumble de poires à la rose
* crumble de poires au caramel au beurre salé
* gâteau léger aux fruits du verger
* salade de poires vanillées et sa petite crème au chocolat
* tarte aux poires sauce caramel
* yaourts pommes / poires
Et une recette salée pour finir :
* crevettes grillées et poires au paprika

dimanche 7 février 2010

Prix des Incorruptibles # 1

Ma première lecture pour le Prix des Incorruptibles (niveaux CM2 / 6è) inco_0910est celle d'un album pour lequel j'ai un grand coup de coeur coup_de_coeur_Eloah et c'est un vrai plaisir de vous le présenter.

souslapeaudunhommeSous la peau d'un homme, écrit par Praline Gay-Para et illustré par Aurélia Fronty est un conte qui se revendique comme librement adapté d'un conte africain. Un homme père de 7 fils se moque chaque jour de son frère, père de 7 filles, en lui assénant qu'il est le père de 7 misères.
Devenue jeune adulte, l'aînée des 7 filles met son oncle au défi : qu'il envoie son fils aîné et sa nièce aînée (elle, donc) de par le monde durant un an et demi pour constater lequel des deux tirera le mieux profit de ce voyage et lequel sera la véritable misère. Aussitôt dit, aussitôt fait, les deux jeunes gens partent ensemble dès le lendemain. Le fils aîné, richement chargé, accepte que sa cousine, qui voyage légèrement, monte derrière lui sur sa monture, riant intérieurement car lui devant, il sera le premier arrivé ... C'est sans compter la sagesse et l'intelligence de la jeune fille qui, à force de troc avec son cousin, part seule avec la monture et le riche long manteau de ce dernier.
Affublée de cette magnifique tenue d'homme, qui a un capuchon sous lequel elle cache ses longs cheveux, elle se rend dans un château où vit un prince qui craint les femmes et est plein de préjugés à leur encontre ...

Ce joli conte est plein de mystère et de suspens. Il invite à s'interroger sur la dialectique de l'être et du paraître mais aussi sur celle de l'être et de l'avoir. La différence entre les hommes et les femmes est également au cœur de ce conte.

Les illustrations d'Aurélia Fronty sont magnifiques et mon coup de cœur pour cet album est né de la beauté de ces peintures qui envahissent les pages et transportent littéralement le lecteur dans l'univers de ce conte.


(cliquez sur les images pour les agrandir et mieux en profiter !)

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samedi 6 février 2010

Nouveau défi et prix littéraire

Ma petite vie de lectrice ne cesse de s'enrichir et c'est un vrai bonheur !
En plus de quelques lectures communes prévues ce mois-ci, je me lance dans un nouveau défi avec quelques copines lectrices et puisque nous n'avons pas trouvé de mâââles désirant participer à nos échanges de livres, nous avons baptisé ce défi "Quand les livres ont des elles" quandleslivresontdeselles. Le principe est simple : chacune d'entre nous a choisi un livre qu'elle a aimé et/ou qui l'a interpellée et tous les deux mois les livres s'envolent vers une nouvelle lectrice. Pour maintenir un peu de suspens, les participantes ignorent qui a choisi quel livre et qui va leur en envoyer un avant de le recevoir. J'ai ainsi hâte de découvrir les livres choisis par Sarah, Gio (dont le cher et tendre a confectionné ce très beau logo, merci !!), Rafafa, Dan et Henriette qui n'a pas de blog mais aura les clés des nôtres si elle souhaite parler de ses lectures. Le premier livre du défi attend impatiemment sur ma table de chevet que je termine celui que j'ai en cours et j'ai vraiment hâte de le lire car il est d'un auteur dont j'ai souvent entendu parler sans l'avoir jamais lu. De chouettes lectures en perspective ! Rendez-vous sera pris autour du 1er mars pour la publication de nos billets sur nos premières lectures !

Dans un genre différent, mes "petits" élèves de Sixième et moi venons cette semaine de nous lancer dans le Prix des Incorruptibles inco_0910. Ce prix existe depuis une vingtaine d'années et son principe est très attractif puisqu'une sélection de livres et albums est proposée et ce sont des enfants qui votent, ce qui garantit une grande indépendance et un choix qui vient du cœur ! Il existe plusieurs sélections, selon les âges des enfants. En ce qui nous concerne, nous allons découvrir les 6 livres sélectionnés pour les CM2 / 6è, ce qui établit une passerelle toujours appréciable entre l'école primaire et le collège. Nous allons nous réunir avec notre documentaliste tous les 15 jours pour échanger nos émotions et sentiments de lecteurs et chaque livre sera l'occasion d'une activité particulière, avant de voter en mai. Notre participation a débuté fort puisque dès vendredi plusieurs petits lecteurs sont venus m'annoncer fièrement qu'ils avaient englouti d'une traite le livre distribué la veille ! Pour ma part, j'ai lu aujourd'hui mon premier livre de cette sélection et j'ai eu le plaisir d'avoir déjà un grand coup de cœur : je vous en parlerai demain, le temps d'en faire quelques photos ! Pour l'occasion, ma rubrique "livres pour enfants" va s'ouvrir à la "littérature jeunesse" et changer de nom pour devenir "livres pour enfants et adolescents".

jeudi 4 février 2010

Boîte à déj' # 17 et première terrine

Pour ce dernier bento avant les vacances d'hiver, j'ai eu envie de couleur (c'est décidément un vrai besoin pour moi ces jours-ci !) et j'y ai donc mis :

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En haut, de gauche à droite :
* une part de terrine à la courgette et à la féta*
* deux bâtonnets de surimi
* quelques têtes de chou chinois juste cuit à l'eau (joli et délicieux !)
En bas, de gauche à droite (alors que je l'ai mangé de droite à gauche !) :
* une crêpe sauvée de la Chandeleur fêtée hier avec les enfants : ici garnie de confiture à la figue et à la violette puis coupée en tronçons
* quelques grains de raisin
* une tranche de pain aux céréales coupée en deux
* une barquette de fromage à tartiner

Terrine à la courgette et à la féta

Je n'avais jamais fait de terrine et c'est la recette toute simple de Laure Kié (j'ai déjà parlé de son livre ici) qui m'a décidée à tenter l'expérience. Je ne le regrette pas car c'est vraiment facile à faire et très bon, chaud comme froid. J'ai quelque peu modifié les quantités proposées par la recette originale :
Préchauffer le four à 180°.
Peler et émincer un oignon. Le faire revenir dans un peu d'huile d'olive.
Peler et couper en dés deux courgettes. Les faire revenir quelques minutes avec l'oignon. Réserver.
Mélanger trois œufs avec une grosse cuillère à soupe de crème épaisse. Ajouter une quinzaine de dés de féta puis verser les courgettes poêlées avec l'oignon. Rectifier l'assaisonnement (en tenant compte de celui de la féta !). Verser dans un moule à cake et enfourner 30 minutes.

Lifitng de printemps avant l'heure !

Comme beaucoup d'entre vous sans doute, j'ai besoin de lumière, de me souvenir à quoi ressemble le soleil, je rêve de couleurs à la place de la grisaille, j'attends d'entendre chanter les oiseaux et de voir bourgeonner les fleurs. Puisque l'hiver n'en finit plus cette année, j'ai pris mon balai virtuel pour faire un grand ménage ici et hop, en deux ou trois coups de baguette magique, voilà un peu de printemps sur ce blog !
Je ne sais pas encore si ce nouveau décor est définitif car j'ai eu beaucoup beaucoup de mal à me décider entre plusieurs modèles très différents alors n'hésitez pas y aller de vos petites (ou grandes !) critiques ! D'ailleurs je compte aussi sur vous pour me souligner tout souci de mise en page qui apparaîtrait chez vous (Gio ! si tu passes par là ...), tout oubli de ma part et tout et tout.

mardi 2 février 2010

Le grain de sel de la Demoiselle # 15

Rien de tel qu'un enfant pour lutter contre les préjugés des parents !
A peine la Demoiselle née, sa grand-mère l'a abonnée à une célèbre "maison d'édition" qui lui a envoyé un livre-CD tous les mois pendant quelque temps. A l'époque, bien sûr, la Demoiselle n'était qu'un tout petit bébé indifférent à ces livres et ils ont fini par faire partie du décor, sagement alignés sur l'étagère de sa chambre. J'avais bien tenté, de mon côté, d'écouter les CD qui vont avec mais je n'avais pas accroché car je n'avais pas du tout aimé la voix de Marlène Jobert et ses intonations que j'avais jugées trop artificielles.
Depuis, la Demoiselle a grandi et elle n'a plus besoin de moi pour attraper quoi que ce soit sur son étagère, fut-ce en escaladant de manière bien improbable son petit cheval de bois pour atteindre le rayonnage le plus haut. Elle a ainsi re-découvert ces livres et l'un d'entre eux est devenu son favori !



Le Loup qui mangeait les histoires est l'histoire idéale pour les petits qui ont peur de cet animal qui tient souvent le rôle du méchant dans d'autres livres. Loup Yétu (j'adore son nom !!!) aime venir dans la forêt pour raconter des histoires aux autres animaux mais quand son personnage est une gracile gazelle, par exemple, il se trouve bien embêté car, ne pouvant résister à la tentation de croquer son personnage, son histoire reste inachevée, faute de héros !



Frustrés par cette histoire restée en suspens, les animaux de la forêt chassent le loup. Quand, un jour, un vieux mouton arrive et se propose pour raconter une histoire, les animaux sont tout contents mais ils reconnaissent bien vite le loup sous le déguisement du mouton, surtout quand celui-ci mange sa nouvelle héroïne ...




C'est bien sûr une histoire très drôle qui interpelle le petit lecteur, peu habitué à voir le loup en si fâcheuse posture. A l'âge des mensonges, c'est aussi un livre qui tombe à point nommé pour expliquer à l'enfant que bien souvent la vérité est découverte au détriment de celui qui a voulu la travestir ...

Dans la même collection, j'ai moi-même un faible pour Albert, le poussin qui fait tout de travers : Albert commence par mettre plus de temps que ses frères à sortir de sa coquille mais il compense aussitôt son retard en débarquant dans le poulailler en parachute ! Albert se targue d'être un inventeur qui veut changer la vie de tous les habitants de la ferme mais il n'est guère doué ...




A la fin de chaque volume se trouvent quelques pages de jeux variés plutôt bien faits ainsi qu'une comptine.
Ces livres sont donc très amusants. Les histoires sont complexes, riches en rebondissements. La typographie y est variée pour mettre en évidence les moments forts du récit et les illustrations parviennent à éviter l'anthropomorphisme tout en soulignant l'humeur des animaux d'un simple jeu sur leurs regard ou d'une posture.
Je n'aime toujours pas la version audio des livres et d'ailleurs les enfants ont plus de mal à se concentrer que lorsqu'on la lit ensemble, papillonnant et finissant par oublier que la chaîne HIFI leur raconte une histoire. Mes filles sont sans doute encore trop petites pour cela mais des lecteurs un peu plus grands peuvent apprécier cette autonomie et ce plaisir de "lire comme les grands", d'autant qu'une petite musique indique à l'enfant à quel moment tourner la page.
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