vendredi 29 mai 2009

Muffins très parfumés


Puisque je vous ai avoué avant-hier que j'adore les muffins, voici une association de saveurs que j'ai imaginée au début du mois et qui m'a beaucoup plu : les muffins à la poire et à la rose !
Pour 15 à 20 muffins.
Préchauffer le four à 200°.
Dans un premier récipient, mélanger 250 grammes de farine avec un sachet de levure chimique et 90 grammes de sucre.
Dans un second récipient, mélanger 20 cl de lait avec un œuf, 80 grammes de beurre fondu, 2 à 3 cuillères à soupe d'arôme de rose.
Verser le premier mélange dans le second en plusieurs fois et bien l'incorporer.
Eplucher et couper en petits morceaux une belle poire. L'ajouter à la préparation.
Verser la pâte dans des moules à muffins et enfourner 20 minutes.

jeudi 28 mai 2009

Son Frère de Philippe BESSON

"Au fond, je n'écris que pour retrouver la belle sensation du soleil luisant entre les omoplates d'un garçon étendu, ventre et visage contre le sable, dans août qui s'en va."

9782266122948FSThomas a 26 ans lorsqu'il développe une grave maladie. Dès l'annonce des mauvais résultats de ses analyses sanguines, il pressent qu'il est condamné. Son frère, Lucas, va l'accompagner comme son ombre et consigner ces mois de déchéance dans un journal. Son frère est le récit d'un amour fraternel puissant, rare, inconditionnel : quand les parents réagissent de manière maladroite, quand la compagne renonce, quand le personnel médical s'obstine, le frère, lui, reste là, silencieux mais présent, juste présent. Le titre du récit résume d'ailleurs bien cela : Lucas est "son frère", le frère du malade, le frère du mourant, et même si c'est lui qui prend la plume et fait donc son récit du destin de Thomas, il s'efface complètement, il s'oublie totalement pour n'être plus que "là" auprès de lui.
Le journal de Lucas est livré au lecteur dans un ordre bousculé, tout comme le sont les pensées du personnage qui errent entre horreur et impuissance face à l'événement présent, souvenirs d'enfance, incapacité à se projeter dans l'avenir.

Au début de ma lecture, j'ai été gênée par la froideur du style puis, peu à peu, j'ai compris qu'il ne pouvait en être autrement. Que dire face à l'horreur d'une vie qui peu à peu quitte un corps et une âme en les dévastant au passage ? L'émotion monte au fil des pages et l'auteur réussit à nous faire partager celle que son personnage ne décrit pas précisément et rien que pour cela, ce livre est très réussi.

La vision du personnel médical est très sombre, voire acerbe, et cela m'a d'abord déplu mais je crois que la souffrance a besoin d'un bouc émissaire pour s'exprimer et que lorsqu'on mène un tel combat inégal, perdu d'avance, le monde extérieur devient intolérable, on acquiert le droit d'être parfois injuste.

Il y a peu, j'avais déjà aimé En l'absence des hommes besson et Son Frère m'a confirmé que j'aime les récits de Philippe Besson. On y trouve d'ailleurs des thématiques récurrentes : la douleur, le corps, la perte, l'homosexualité, ainsi que cette écriture à la fois troublante et pleine de retenue.


Un récit très émouvant.

mercredi 27 mai 2009

Deux TROIS choses sur moi

Stephie-la-coquine m'a taguée et ce qui est amusant c'est que j'avais déjà fait ce tag sur mon tout premier blog, il y a bien 4 ans de ça. Je suis prête à parier que mes réponses de ce soir ne seront pas toutes les mêmes que celles de 2005 tant ma vie a changé depuis !

Trois boulots que j'aurais aimé exercer :
Cette question est étrangement d'actualité car je doute faire toute ma carrière dans le métier que j'exerce actuellement. Malheureusement, mes rêves sont assez inaccessibles (enfin, ils ne le seraient pas si j'étais jeune, célibataire, sans enfant et riche !!) tant ils sont éloignés de ce que j'ai finalement choisi de faire !
* j'aurais aimé être sage-femme et mes maternités me l'ont confirmé
* j'aurais aussi été passionnée par le métier de psychiatre
* je me suis toujours demandé si j'aurais eu le cran d'être gardienne de phare ...

Trois films que je connais par coeur :
* Dans la peau de John Malkovich de Spike Jones qui m'a stupéfiée par sa créativité la première fois que je l'ai vu
* Chat noir chat blanc d'Emir Kusturica que j'ai eu le bonheur de travailler il y a quelques années et que je trouve d'une richesse incroyable
* The Truman Show de Peter Weir qui est aussi un film étonnant

Trois livres préférés :
Question bien sûr difficile, d'autant que les livres qui m'ont vraiment marquée ne sont pas forcément ceux que je relis volontiers (j'ai toujours très peur de voir s'évaporer ma première impression et d'être déçue) ! Je citerai néanmoins :
* Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë qui est pour moi le plus beau roman d'amour qui soit
* Querelle de Brest de Jean Genet qui reste, je crois, un de mes plus beaux chocs littéraires
* Un Zola, pas pour faire tout comme Stephie mais parce que c'est l'écrivain qui m'a vraiment donné le goût de la littérature et que je peux relire sans jamais être déçue. Je ne sais trop en revanche quel titre je choisirais : sans doute La Fortune des Rougon, ou La Terre, ou encore Lourdes

Trois émissions :
Je ne regarde pas beaucoup la télé et je ne suis pas fidèle aux émissions. Celles que je regarde le plus sont :
* Le Grand Journal que je ne regarde cependant jamais en entier
* Un dîner presque parfait quand j'y pense et que je le peux car l'horaire n'est pas très pratique pour moi
* j'ai un faible pour les émissions littéraires de Michel Field mais je crois bien qu'en ce moment aucune ne passe sur les rares chaînes que je capte (je n'ai ni cable ni satellite)

Trois séries :
Je sens que je vais me faire huer mais je ne regarde aucune série !

Trois endroits où j'aime passer les vacances :
* Les côtes de la Manche
* l'Alsace
* la Hongrie où je ne suis pas allée depuis des années mais qui me manque !

Trois sites webs que je fréquente quotidiennement :
* Je fréquente deux fora très différents : l'un où je retrouve des collègues (avec lesquels, finalement, on parle bien plus d'autres sujets que de travail !), l'autre où je retrouve des familles qui ressemblent à la mienne et avec lesquelles j'ai parcouru un sacré bout de chemin au fil des années
* des blogs en tout genre
* le site de Libération

Trois plats que je ne mangerai jamais :
Je ne suis pas difficile car en grande gourmande que je suis, il n'y a aucun plat que je déteste. Ceci dit, je ne mangerais pas :
* d'insectes
* ni d'animaux domestiques
* ni d'organes comme le coeur ou le foie

Trois plats que j'adore :
Bizarrement, je mange de plus en plus de sucré alors qu'avant (mais avant quoi ??? là est la question !) je préférais nettement le salé ! De ce fait, en première position je mettrai :
* les muffins, à tous les parfums
* puis les glaces italiennes
* enfin du bon pain avec du fromage

Trois endroits où j'aimerais être en ce moment :
* A Strasbourg
* Sur une plage
* Dans un jardin qui sent bon

Trois personnalités actuelles ou du passé que j'aimerais rencontrer :
Question difficile ... d'autant que je serais terriblement intimidée !
* Marcel Proust, tant qu'à faire, je crois qu'il avait un sacré sens de l'humour
* Plus prosaïquement et dans deux genres différents (quoique ...) David Bowie ou Charlotte Gainsbourg
* Picasso

Trois voeux pour l'année prochaine :
* que ma moitié trouve enfin un travail stable et qui lui plaise
* que cela nous permette de changer de région
* et, voeu suprême, qu'un nouvel enfant vienne agrandir la famille

Trois loisirs ou centres d'intérêts :
* Me balader avec mes filles
* Lire, bien sûr
* Cuisiner, évidemment

Voilà ! Je me sens un peu mise à nue, là, mais cela ne va pas m'empêcher de refiler le bébé à ... Alwenn, Olives et Stéphanie ! A vos claviers !

dimanche 24 mai 2009

Yaourts au caramel (deux recettes)

Les yaourts au caramel sont si bons, si faciles à réaliser et si économiques que je me demande pourquoi je n'ai pas pensé à en faire plus tôt ! Pour cette première fois, j'en ai fait de deux manières et je dois dire que je ne saurais choisir entre les deux.
Pour 8 yaourts.
Verser 80 cl de lait dans une jatte. Ajouter un petit pot de fromage blanc (100 grammes), 2 à 3 cuillères à soupe de lait en poudre, 2 cuillères à soupe de sucre. Fouetter longuement.
Dans une casserole à fond épais, faire un caramel en chauffant doucement 60 grammes de sucre dans 2 cuillères à soupe d'eau. Il est bien sûr possible de remplacer le caramel maison par un caramel acheté dans le commerce.
Première recette pour 4 yaourts : verser un peu de caramel au fond de 4 pots puis remplir avec de la préparation à base de lait.
Seconde recette pour 4 yaourts. Ajouter 3 à 4 cuillères à soupe de caramel dans ce qu'il reste de la préparation à base de lait. Fouetter puis verser dans les 4 pots.
Incuber 10 heures puis placer au réfrigérateur 4 heures avant de déguster. La texture est parfaite et le parfum prononcé sans que le yaourt soit aussi sucré que ceux du commerce.

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Ma PAL-PAM !

Amis lecteurs, vous connaissiez le concept de la PAL ... eh bien ma petite Demoiselle a inventé celui de la PAM ! Hier soir en effet, elle m'a demandé "Il est où mon Pas-à-Moi ?" pour désigner l'un des livres que nous avions empruntés le matin même à la bibliothèque et c'est ainsi qu'est née la Pile-à-Lire-Pas-à-Moi !
J'ai donc le plaisir de vous présenter notre PAL-PAM du moment : 3 albums pour la Demoiselle dont un à partager avec la Mini Rikiki et 3 romans pour moi :

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* Qui a vu ma soeur ? De Joke Van Leeuwen, livre très rigolo qui a déjà conquis mes deux petites filles
* Le Vélo rouge de Didier Dufresne et Fabrice Turrier
* Toc, toc, monsieur Cric-Crac d'Alain Serres et Martin Jarrie dont la première lecture a beaucoup impressionné la Demoiselle
* Les mal famées d'Anne-Marie Garat que j'ai déjà du mal à lâcher ! Je dois la découverte de cet auteur à Leiloona (je n'ai pas trouvé Hongrie dont elle avait parlé sur son blog)
* La Joueuse d'échecs de Bertina Henrichs que j'ai envie de lire depuis que Stephie en a si bien parlé sur son blog
* La Plume du perroquet d'Elvire Murail que j'ai pris un peu au hasard mais avec néanmoins le souvenir d'un des livres (et films !) de mon adolescence Escalier C

Pour accompagner ces trois romans, j'ai choisi trois des marque-pages que j'ai réalisés :

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Que de bons moments en perspective !

samedi 23 mai 2009

Le Dîner de Babette de Karen BLIXEN

Mon deuxième voyage dans le cadre du challenge Lire autour du monde lire_autour_du_monde m'a menée en Iran, au Danemark, mais c'est en Norvège norv_ge, dans le fjord de Berlewaag (quel paysage époustouflant !) fjord que j'ai séjourné le plus longtemps grâce à cette lecture. Le choix de ce livre n'est pas dû au hasard : voilà des années que je rêve de découvrir les pays nordiques et la vie fait que ma famille développe un lien tout particulier avec le Danemark où je ne suis encore jamais allée alors pourquoi pas y voyager par procuration !


41TZZARJT1LLe Dîner de Babette est un recueil de 5 nouvelles, écrit par la danoise Karen Blixen.
La première nouvelle, "Le Plongeur", nous emmène en Iran à la rencontre d'un drôle de personnage : Saufe rêve de voler pour devenir un ange et rendre ainsi aux hommes la pureté qu'ont su garder les oiseaux .
La deuxième nouvelle, qui donne son titre au recueil car elle est la plus connue grâce au film qu'elle a inspiré, raconte l'histoire de Babette. Cette française qui fuit la Commune trouve refuge en Norvège chez deux sœurs très puritaines. Elle les sert loyalement pendant des années sans jamais se plaindre de ses conditions de vie. Un jour, elle gagne une forte somme d'argent à la loterie : alors que les deux vieilles filles austères s'attendent à ce que Babette profite de son argent pour les quitter, cette dernière souhaite plutôt utiliser toute sa fortune pour préparer un grand festin à ses maîtres et aux habitants du village, renouant ainsi avec son ancien métier de cuisinière. Ses intentions ne sont pas bien comprises par ses hôtes mais peu lui importe, elle est heureuse de pouvoir créer tant de mets.
La troisième nouvelle, "Tempêtes", narre l'histoire d'une jeune comédienne, Malli, qui s'apprête à interpréter le rôle d'Ariel dans La Tempête de Shakespeare. C'est surtout l'histoire d'une solitude qui détruit peu à peu un être.

Je n'ai pas lu les deux dernières nouvelles, "L'Eternelle histoire" et "L'Anneau" ... car j'ai déjà eu du mal à terminer les trois premières. Ce ne sont pas les thèmes qui m'ont déplu, au contraire car j'ai été touchée par ces personnages incompris, solitaires malgré eux. C'est le style mais surtout l'atmosphère qui m'ont rebutée. Dès la première nouvelle, j'ai eu le sentiment de lire une parabole tant l'aspect moral, pour ne pas dire moralisateur, m'a semblé pesant. Cette impression s'est confirmée à la lecture du "Dîner de Babette". Les récits, quoique courts, font également imagesl'objet de nombreuses digressions qui m'ont lassée. Dans "le Destin de Babette" par exemple, j'ai été déçue que l'accent soit davantage mis sur le passé des deux sœurs que sur le bonheur de Babette à préparer son repas que Karen Blixen décrit d'ailleurs, dans cette interview, comme une création artistique alors que ça ne transparaît pas assez, à mon sens, dans le récit. De la même manière, dans "Tempêtes", les digressions sont nombreuses même si le récit se fait moins moralisateur que dans les deux premières nouvelles.

J'ai donc été déçue de mon voyage et j'attends le suivant avec impatience !

jeudi 21 mai 2009

Le grain de sel de la Demoiselle # 4

Mes dernières lectures ne m'ayant pas emballée, j'ai plus envie ce soir de vous parler de l'un des albums préférés de la Demoiselle : Le Voyage de Polo de Régis Faller, aux éditions Bayard Jeunesse. Ce livre lui a été prêté par son copain Noé il y a déjà quelques mois et je sens que le lui rendre sera un déchirement !

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Polo est un petit chien qui, un beau matin, prend son sac à dos, son parapluie et part faire un grand voyage, tout seul. Il va parcourir le monde grâce à divers moyens de transport tous plus poétiques les uns que les autres, du simple fil, devenu escalier qui lui permet de monter jusqu'au ciel où il va se déplacer sur un nuage, au ballon de baudruche, en passant par un bateau construit dans un iceberg pour n'en citer que quelques uns. Il va faire beaucoup de rencontres, essentiellement d'animaux qui chacun à leur manière vont lui donner un coup de main ou simplement lui tenir compagnie pour un petit bout de chemin.

Cet album de 75 pages est un peu long pour une petite Demoiselle de 3 ans et demi mais il est plein de poésie. P1120808Dépourvu de texte et constitué d'images qui suivent seconde par seconde le parcours de Polo, il invite l'enfant à exercer son sens de l'observation, à décrire chaque image en étant attentif à l'évolution parfois infime du récit, à trouver les mots pour raconter ces drôles d'aventures.

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Cet album est surtout très riche en jolies idées et il stimule l'imagination des enfants. Le passage qui émerveille le plus la Demoiselle est celui où Polo rencontre un banc de poissons au fond de la mer : les poissons se disposent en étoile filante pour transporter le petit chien !

La Demoiselle est aussi toute contente de glisser dans son album ses tout premiers marque-pages, que j'ai réalisés pour elle et qui l'intronisent comme vraie lectrice :

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Un album très poétique qui fait rêver les enfants !

L'atelier de la Marmitonne # 20

Hier, nous avons réalisé une tarte à la banane et à la noix de coco sur une pâte sablée au chocolat ! C'est la Marmitonne qui a fait la pâte :
Verser 250 grammes de farine dans un saladier. Faire un puits, y mettre un jaune d'œuf
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Ajouter 120 grammes de sucre glace
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50 grammes de cacao en poudre et 200 grammes de beurre coupé en dés
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Pétrir longuement
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jusqu'à obtenir une pâte homogène. Former une boule et l'enrouler de film alimentaire
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Laisser reposer la pâte 2 heures au réfrigérateur.
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Préchauffer le four à 210°.
Bien travailler la pâte sortie du réfrigérateur jusqu'à ce qu'elle soit souple puis l'étaler en gardant une épaisseur d'un bon centimètre : la Marmitonne et la Mini Rikiki venue en renfort y sont allées chacune de sa méthode
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et le temps qu'elles tombent d'accord j'avais terminé la tarte !
Chemiser un moule à tarte. Eplucher trois bananes, les couper en deux dans le sens de la longueur puis en tronçons. Disposer les morceaux de banane sur la pâte puis saupoudrer de deux sachets de sucre vanillé.
Enfourner 20 minutes.
Dans une petite casserole, porter à ébullition 4 cuillères à soupe d'eau et 80 grammes de sucre. Laisser cuire à petits bouillons durant une minute environ puis ajouter le jus d'un demi citron et 40 à 50 grammes de noix de coco en poudre. Bien remuer puis laisser dorer. Répartir ensuite sur la tarte cuite.
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dimanche 17 mai 2009

Ardoise de Philippe DJIAN

"Je sais de quoi un livre est capable. Je pense à une blessure. Je pense à une blessure qui aurait quelque chose d'amical, d'où le sang continuerait de couler avec douceur pour vous rappeler que vous êtes en vie et même bien en vie et capable d'éprouver une émotion qui vous honore et vous grandit. Je pense à une blessure car, étrangement, se mêle une notion de douleur à l'amour que l'on porte à certains livres."

51MJV71RVHLJ'ai longtemps hésité à lire ce livre que j'ai finalement dévoré ... J'ai hésité car j'ai une relation compliquée avec l'œuvre de Philippe Djian : adolescente, j'ai lu et relu Bleu comme l'enfer, Maudit Manège, plus tard Echine, empruntés en cachette à la bibliothèque parentale. Quand j'ai voulu renouer avec cet écrivain il y a peu, je me suis cassé les dents sur Crocodiles, pire encore sur Ca c'est un baiser que je n'ai pas réussi à terminer. Djian n'y est peut-être pour rien : j'ai simplement dû admettre que je n'avais plus 15 ans et que mes goûts avaient changé ...
Ardoise est différent car ce n'est pas un roman, et c'est cela qui m'a incitée à le lire. Ardoise n'est pas un roman mais un hommage de Djian aux 10 écrivains qui lui ont tant apporté qu'il leur était redevable de quelque chose, qu'il avait une ardoise, une dette envers eux. C'est cette idée de dette qui m'a séduite.

Plus qu'un hommage à 10 écrivains, ce livre est l'itinéraire d'un lecteur. Après un premier chapitre qui expose le projet ainsi que la vision de la littérature de l'auteur, le lecteur est pris par la main par un Philippe Djian adolescent qui découvre L'Attrape-coeur de Sallinger, se trouve bouleversé par la voix d'un personnage qui lui chuchote à l'oreille et l'éblouit complètement. Djian partira ensuite à la découverte de la littérature mais selon un parcours tout personnel qui sillonne des voies secondaires, loin des routes convenues voire imposées. Il fera étape chez plus d'auteurs américains (Kerouac, Melville, Miller, Faulimageskner, Hemingway, Brautigan, Carver) que d'auteurs français (Céline, Cendrars) et chaque escale lui montrera la route vers la destination suivante, tissant ainsi des liens entre les écrivains et les oeuvres.
J'ai vraiment aimé ce livre parce qu'il est chargé d'émotions, chargé du bonheur (parfois paradoxalement douloureux) d'un lecteur qui s'est nourri de ces livres, qui a grandi avec ces auteurs, qui est devenu l'homme qu'il est grâce à ces lectures. Les digressions sont nombreuses (notamment sur le style, ou sur le politiquement correct en matière de littérature) mais je les ai trouvées le plus souvent très justes voire édifiantes et elles m'ont donné matière à réfléchir sur ma manière de transmettre la littérature. Au fil de son récit, Djian en oublie parfois son projet mais loin d'agacer j'ai trouvé que cela participait de cette mise à nue d'un homme qui reconnait n'avoir jamais vraiment souhaité devenir écrivain, qui revendique ignorer une partie des "classiques" et qui se permet d'oublier son lecteur au point de s'adresser directement à sa fille dans le dernier chapitre.
Ardoise est donc un livre qui parle des livres, sans langue de bois mais avec beaucoup de passion.

Un livre qui donne envie de lire des livres !

Sucré salé au dîner


Encore une recette expérimentale qui a remporté un succès mitigé cette fois puisque la Marmitonne a fait grise mine devant son assiette alors que la MiniRikiki et ma Moitié ont trouvé bons mes dés de porc (et leurs carottes) au caramel et au lait. L'idée m'est venue d'une recette de gigot cuit au lait que j'ai lue il y a quelque temps mais que je n'ai encore jamais testée, ainsi que du fameux porc au caramel des restaurants chinois.
Emincer un gros oignon puis le faire revenir dans de l'huile bien chaude. Couper en dés une côte de porc par personne puis les ajouter à l'oignon quand ce dernier est bien coloré. Quand la viande est dorée, saupoudrer de 3 cuillères à soupe de cassonade. Laisser caraméliser. Saler, poivrer. Verser 15 cl de lait et 10 cl d'eau. Couvrir aux trois quart et laisser mijoter à feu doux environ 30 minutes.
Eplucher, couper en lamelles puis laver une dizaine de carottes. Les ajouter dans le fait-tout, verser du lait si besoin puis laisser cuire encore 20 à 30 minutes en couvrant aux trois quarts. Quand les carottes sont fondantes, c'est prêt !

Fraises ... expérimentales


Entre les recettes que je lis, celles que j'imagine et celle que je fais, il y a souvent un savant mélange ! Ce fut encore le cas aujourd'hui : je suis partie d'une recette de soufflé aux fraises pour imaginer un entremets glacé et j'ai finalement réalisé une mousse glacée aux fraises.
Pour 6 ramequins.
Equeuter, laver et mixer 300 grammes de fraises. Mélanger à 100 grammes de mascarpone.
Dans une jatte placée au bain-marie, mélanger 3 jaunes d'œufs avec 80 grammes de sucre et un sachet de sucre vanillé jusqu'à obtenir une crème. Retirer du bain-marie et laisser refroidir. Quand cette sauce est froide, la mélanger avec les fraises au mascarpone.
Equeuter, couper en 2 ou 4 et laver 100 grammes de fraises. Les ajouter au mélange.
Dans un bol, fouetter longuement les 3 blancs d'oeufs avec 100 grammes de crème légère. Ajouter au premier mélange.
Remplir les ramequins puis les placer au congélateur 3 heures au moins. Les sortir une bonne demi-heure avant dégustation et mélanger la mousse quand une partie a fondu.
C'est doux, c'est parfumé et c'est rafraîchissant !

jeudi 14 mai 2009

Le vrai cul du diable de Percy KEMP

"Anna était tout aussi attirée par son reflet qu'elle le craignait. (...) Elle [en avait] gardé sa saveur et sa fragrance, qui lui faisaient comme une image fantôme d'elle qu'elle emportait partout où elle allait, comme un amputé emporterait avec lui le membre qu'il n'aurait plus. Il lui arrivait d'ailleurs de désirer ardemment que son image fantôme soit plus qu'un spectre : qu'elle existât vraiment."

C'est grâce à Leiloona que j'ai eu le bonheur de lire ce court récit d'un auteur que je ne connaissais pas mais dont je retiendrai à présent le nom. Merci Leil !

983357_gfAnna est une femme indépendante et au fort caractère. Elle se consacre presque tout entière à Noël, ministre aux dents longues dont elle est le bras droit et secrètement amoureuse. Sa vie semble toute tracée mais va basculer lors d'une exposition sur des miroirs à laquelle elle n'avait d'abord pas très envie d'aller, mise en garde qu'elle avait été, toute petite, par sa grand-mère contre ces "vrais culs du diable". Anna est irrépressiblement attirée par un étrange miroir de Murano incrusté dans un petit meuble vénitien du XVIIIè siècle qu'elle achète et installe dans sa chambre. A force de se regarder dans ce miroir, elle finit par en percer le mystère et dès lors elle n'aura de cesse de s'inquiéter de son image, de celle qu'elle perçoit d'elle-même, de celle que les autres ont d'elle, de celle qu'elle veut donner, jusqu'à décider brutalement de mettre un terme à ces préoccupations.

Le vrai cul du diable est un drôle de récit auquel on ne peut rester insensible. Il commence de manière burlesque par une scène d'anthologie, s'attache ensuite à un questionnement philosophique sur l'être, le paraître, sur le rapport aux autres, sur la liberté d'être soi, pour finir de manière tragique mais pleine de retenue. imagesLa réflexion menée par Anna sur la dialectique entre apparence et vérité m'a touchée et renvoyée à mes propres questionnements.
En outre, la langue est aussi légère que ciselée, ce qui est d'autant plus remarquable que la quatrième de couverture nous apprend que Percy Kemp écrit en français alors qu'il est né à Beyrouth d'un père britannique et d'une mère libanaise. On prend alors conscience de la saveur que les mots, voire les sons, doivent avoir pour cet écrivain et qui cueille le lecteur au détour d'un mot qui se trouve là où on ne l'attendait pas.

Un roman philosophique en équilibre entre drôlerie et drame.

dimanche 10 mai 2009

Pâte à tartiner maison


Dans la série "je préfère le faire moi-même plutôt que de l'acheter dans le commerce car c'est meilleur, c'est moins cher et je sais ce que je mets dedans", j'ai aussi profité de ce week end prolongé pour faire de la pâte à tartiner au chocolat et au nougat car depuis une semaine la Marmitonne ne veut plus déjeuner le matin (alors qu'elle aime aider à faire la pain !). Comme par miracle, ce matin elle a avalé deux tartines ! Je dois la base de cette recette à la grande, la très grande Alwenn alors si tu passes par là : merci !!!
Pour 2 pots moyens.
Faire fondre 100 grammes de chocolat noir dans 100 grammes de beurre à feu doux en mélangeant régulièrement. Ajouter 200 grammes de lait concentré non sucré. Mélanger. Couper 50 grammes de nougat en petits morceaux et les ajouter au mélange.
Verser dans les pots et laisser tiédir à température ambiante avant de refermer les couvercles.
Quand les pots sont froids, les fermer et les placer au réfrigérateur pour que la pâte durcisse.

Deux nouveaux yaourts !

Ca faisait un petit moment que je ne m'étais pas lancée dans de nouvelles expériences yaourtières et ça commençait à me manquer ! Je m'y suis remise avant-hier avec deux nouvelles saveurs : des yaourts à la rose et des yaourts au chocolat et à la cannelle.

Pour 4 yaourts à la rose

Faire chauffer 45 cl de lait entier. Ajouter 2 cuillères à soupe de miel et deux cuillères à soupe d'arôme de rose. Dans une jatte, fouetter 50 grammes de fromage blanc avec deux cuillères à soupe de lait en poudre. Ajouter le lait parfumé une fois tiédi. Mélanger longuement. Verser dans les pots et laisser incuber 8 heures avant de réfrigérer 4 heures.
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Pour 4 yaourts au chocolat et à la cannelle
Faire chauffer 45 cl de lait entier. Ajouter 6 cuillères à soupe de chocolat amer en poudre, 4 cuillères à soupe de cassonade et 3 cuillères à soupe de cannelle. Bien mélanger avec le fouet. Dans une jatte, fouetter 50 grammes de fromage blanc avec 2 cuillères à soupe de lait en poudre et 2 cuillères à soupe d'extrait de vanille. Verser le lait au chocolat tiédi et mélanger longuement. Verser dans les pots, laisser incuber 8 heures puis réfrigérer 4 heures avant de déguster. La texture est particulière : liquide en apparence mais elle épaissit quand on mélange le yaourt !
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Pas très photogénique mais plutôt bon !

jeudi 7 mai 2009

L'Amour est à la lettre A de Paola CALVETTI

"Je suis fascinée par le caractère immatériel des mots : eux, ils ne sortent pas d'un tube de gouache ou d'un morceau de glaise ou encore de dessins qui deviendront des ponts (...). Ils sont immatériels, et pourtant ils ont plus de pouvoir à mes yeux que n'importe quel geste. Ils naissent d'une idée, d'une pensée, d'une observation quelconque de la nature ou d'une rue, d'un immeuble, d'un visage, ils naissent d'une gifle ou d'un orgasme et hop ... ils peuvent changer le monde pour nous. Ou du moins notre façon de le regarder."

Pour la deuxième fois, j'ai été sollicitée par Suzanne de images pour découvrir un roman dont j'ignorais tout jusqu'à lors et j'ai accepté avec grand plaisir !

51KHF0ngHHLDivorcée et lasse de son métier qui la fait courir d'avion en avion, Emma décide de changer de vie et de réaliser son rêve : ouvrir une librairie salon de thé spécialisée en romans d'amour. Alors qu'elle se consacre toute entière à sa boutique, elle retrouve, au hasard d'un livre, les coordonnées de Federico, son amour de jeunesse, qui est entré dans sa librairie mais n'a pas osé l'aborder. Emma vivant à Milan, Federico à New York, une relation épistolaire leur permet de renouer le lien qui les unissait 30 ans plus tôt et d'abolir le temps. Ils se racontent l'un à l'autre puis décident de se retrouver l'espace de quelques jours à Belle-Ile-En-Mer et cette escapade deviendra un rituel annuel qui consacrera leur amour retrouvé.


Tous les ingrédients y étaient pour que je me laisse embarquer par cette histoire mais je suis malheureusement restée à quai. Dès le début, j'ai été déçue du choix de l'auteur d'accorder si peu de place à la décision d'Emma de changer de vie, à ce qu'elle pouvait ressentir en entreprenant un tel projet, à ses espoirs, à ses doutes, puis au bouleversement que ce doit être de retrouver par hasard son amour de jeunesse tant d'années plus tard. J'ai ainsi beaucoup regretté qu'en quelques pages tous ces moments si romanesques soient balayés ! Je me suis néanmoins accrochée à ma lecture, espérant alors que la correspondance entre les deux personnages se révèlerait riche, tourbillonnante, émouvante ... mais non, je n'ai pas aimé le style que j'ai trouvé artificiel, en me demandant si c'était dû à la traduction ou pas. calvettiM
En somme, il m'est arrivé ce que je redoutais un peu depuis que j'ai ouvert l'horizon de ce blog à la littérature : un livre qui me tombe des mains et que je ne peux donner envie de lire. Alors puisque l'objet premier de ce blog est de partager de petits bonheurs, voici deux liens qui vous donneront peut-être davantage envie de découvrir à votre tour ce roman : le Potinoir de Doriane et les Livres de Virginie.

Merci à Suzanne et aux Presses de la Cité sans qui je n'aurais pas découvert cet auteur car ce rendez-vous manqué m'a donné très envie de lire autre chose de Paola Calvetti afn de ne pas rester sur cette déception.

Un roman épistolaire qui part à la (con)quête de l'amour

mercredi 6 mai 2009

Les ateliers # 18 et # 19 de la Marmitonne

Voici 3 recettes en un seul billet !

Ce dimanche, la Marmitonne a tenu à préparer à la fois le plat et le dessert de notre dernier dîner de vacances.

L'atelier # 18 de la Marmitonne

Le matin, elle a commencé par le dessert : nous sommes toutes les deux des accros du pamplemousse et l'idée m'est venue d'essayer des crumbles de pamplemousse au miel. Ce fut un délice !
Pour 4 petits crumbles. Préchauffer le four à 200°. Eplucher 2 pamplemousses roses (pomelos) et en prélever la chair. La répartir au fond des 4 ramequins.
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Verser une à deux cuillère(s) à café de miel liquide
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Dans une jatte, mettre 90 grammes de beurre coupé en dés
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ajouter 50 grammes de sucre et 110 grammes de farine
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Travailler du bout des doigts jusqu'à ce que la pâte ressemble à du sable
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Recouvrir généreusement les fruits de cette préparation puis bien tasser la pâte avec la paume de la main pour la rendre compacte
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Enfourner 40 minutes sur la grille du four et placer la lèche-frite en dessous car ça déborde vite !
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Pour ma moitié qui n'aime pas trop l'acidité du pamplemousse, j'ai profité qu'il reste de la pâte à crumble et qu'il y ait du cassis dans le congélateur pour préparer en quelques minutes deux petits crumbles pomme / cassis.
Eplucher et couper une pomme en morceaux. Disposer du cassis (même encore surgelé) au fond du ramequin. Recouvrir de pommes puis saupoudrer de deux cuillères à café de sucre vanillé. Recouvrir de pâte à crumble (voir ci-dessus). Bien tasser la pâte. Enfourner 40 minutes à 200°. Et voilà :
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L'Atelier # 19 de la Marmitonne

En fin de journée, la Marmitonne s'est attaquée à ses premières lasagnes aux carottes ! Attention, une partie des étapes de cette recette est à faire par un adulte seul !!
Eplucher, laver, couper en rondelles un kilo de carottes. Les faire cuire 20 minutes dans un grand volume d'eau bouillante salée puis les mettre dans un saladier.
Ajouter une grosse noix de beurre aux carottes
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puis les écraser à l'aide d'un presse purée
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Réserver. Eplucher un oignon, le couper grossièrement
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puis le faire revenir 10 minutes à feu doux dans une poêle avec un peu d'huile de colza. Ajouter la purée de carottes, 10 cl de lait, un peu de muscade râpée, du sel, du poivre.
Râper 50 grammes de mimolette
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et l'ajouter à la poêlée. Laisser cuire une dizaine de minutes puis réserver.
Préchauffer le four à 210°. Découper un pain de mozzarella en rondelles
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et beurrer un plat carré ou rectangulaire
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Y disposer des feuilles de lasagne en quinconce : le nombre de feuilles dépend de la taille du plat ! Attention : selon leurs marques, les feuilles de lasagne sont à placer telles quelles ou a cuire quelques minutes dans de l'eau bouillante au préalable !
Recouvrir de purée de carottes
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puis d'une couche de feuilles de lasagne, puis d'une nouvelle couche de purée de carottes, enfin d'une dernière couche de feuilles de lasagne. Disposer les rondelles de mozzarella sur le dessus
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et saupoudrer de gruyère râpé. Enfourner 25 minutes et servir avec une salade.
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Miam !!!!!!