"En lui tendant cette dernière missive, j'avais conscience que nous étions entrées peu à peu, elle et moi, dans une étrange relation où ces lettres, au fond, n'étaient plus que les bribes d'une histoire inachevée. N'est-il pas plus sage de déchirer son passé ?"
Il y a un peu plus d'un an, je découvrais
Paola Calvetti grâce à
Suzanne dequi me proposait de lire
L'Amour est à la lettre A. J'avais été déçue par cette lecture alors quand Suzanne m'a recontactée pour me proposer
L'Amour secret du même auteur, j'ai accepté avec enthousiasme car c'était l'occasion de m'en faire une nouvelle opinion.
A la mort de son père, Lucrezia découvre une boîte contenant une correspondance entre ce père et une femme qui n'est pas sa mère. Comprenant ainsi qu'il a mené une double vie, elle écrit à cette femme et demande à la rencontrer. Cette dernière, âgée de 74 ans, accepte de recevoir la jeune femme chez elle et, le temps d'un week end, elle lui raconte cet amour.
Comme pour L'Amour est à la lettre A, j'ai été séduite par le sujet de ce livre mais déçue lors de ma lecture ... Il y a bien de jolis passages, surtout dans le dernier tiers, mais j'ai été gênée par deux choses : d'une part, trompée peut-être par la couverture, je m'attendais à lire un roman épistolaire. Or, ce n'est pas le cas, ou du moins pas exactement. Les lettres de Constanza au père de Lucrézia sont parfois citées mais elles ne constituent pas l'essentiel de ce roman. Toutefois, l'ensemble du roman se présente comme une seule (et donc bien longue) lettre adressée par Constanza à l'une de ses amies et ce dispositif, à mon humble avis, ne fonctionne pas. En effet, cette lettre qui subit le découpage en chapitres, qui intègre des extraits de lettres anciennes, des passages narratifs, des dialogues, est peu crédible. D'ailleurs, elle n'a pas de fin, un peu comme si l'auteur l'avait abandonnée en cours de route ... et je n'ai pas bien compris l'intérêt ni le sens de cette construction. D'autre part, même si ces deux femmes qui se découvrent sont touchantes, là encore j'ai trouvé peu crédible qu'une vieille femme confie aussi spontanément des événements si intimes à une inconnue, qui plus est à la fille de son ancien amant. Le style quant à lui est tantôt plaisant, tantôt maladroit par exemple lorsqu'il est émaillé de citations ou de phrases un peu convenues sur l'amour.
J'ai donc été déçue, sans pour autant pouvoir affirmer que je n'ai pas aimé ce livre. Paola Calvetti a de belles idées, dommage que sa manière de les mettre en mots me laisse sur le quai.
Merci à Suzanne et aux Presses de la Cité pour cette lecture !