"Anna était tout aussi attirée par son reflet qu'elle le craignait. (...) Elle [en avait] gardé sa saveur et sa fragrance, qui lui faisaient comme une image fantôme d'elle qu'elle emportait partout où elle allait, comme un amputé emporterait avec lui le membre qu'il n'aurait plus. Il lui arrivait d'ailleurs de désirer ardemment que son image fantôme soit plus qu'un spectre : qu'elle existât vraiment."
C'est grâce à Leiloona que j'ai eu le bonheur de lire ce court récit d'un auteur que je ne connaissais pas mais dont je retiendrai à présent le nom. Merci Leil !
Le vrai cul du diable est un drôle de récit auquel on ne peut rester insensible. Il commence de manière burlesque par une scène d'anthologie, s'attache ensuite à un questionnement philosophique sur l'être, le paraître, sur le rapport aux autres, sur la liberté d'être soi, pour finir de manière tragique mais pleine de retenue.
En outre, la langue est aussi légère que ciselée, ce qui est d'autant plus remarquable que la quatrième de couverture nous apprend que Percy Kemp écrit en français alors qu'il est né à Beyrouth d'un père britannique et d'une mère libanaise. On prend alors conscience de la saveur que les mots, voire les sons, doivent avoir pour cet écrivain et qui cueille le lecteur au détour d'un mot qui se trouve là où on ne l'attendait pas.
Un roman philosophique en équilibre entre drôlerie et drame.
4 commentaires:
Un très beau roman que tu commentes à merveille. Bises
Je suis contente qu'il t'ait plu ! :D Une fois la scène d'anthologie qui déroute passée, c'est un joli roman à l'écriture ciselée. :))
@ Stephie et Leil : vous avez raison, c'est un beau roman, je suis bien contente de l'avoir découvert grâce à vous.
Stephie m'en a déjà un peu parlé... Décidément, c'est un roman qui plait !!
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