Dans Canopée de Karine Bernadou (éditions Atrabile), il n'y a pas un mot et pourtant cette bande dessinée dit tant de choses qu'on n'en sort pas indemne.
Une petite fille grandit, grandit si bien qu'un jour elle doit quitter le cocon familial. Sa mère lui bande les yeux et la conduit à l'orée d'une forêt où elle la laisse seule affronter le monde. D'errance en rencontres, la jeune fille fait son chemin, à la fois initiatique et régressif puisqu'à chaque fois que sa route croise celle d'un homme, elle rêve ensuite de son père qui a quitté le foyer quand elle était petite. Elle croise d'étranges personnages, du jardinier qui plante (puis récolte et cuisine !) des morceaux de femmes à l'homme sans visage qui vole celui des autres et elle doit lutter pour préserver son intégrité.
Malgré des images parfois crues et un parcours chaotique, ce récit, uniquement narré par de petites images noires, blanches et rouges, est très poétique. Alors que j'ai eu beaucoup de mal à y entrer et à m'y plaire, je me suis peu à peu laissé séduire jusqu'à être émue par ces personnages de solitaires qui ne subsistent pourtant que dans la rencontre avec l'autre. Toute la force de cette bande dessinée est de nous mener, sans un mot, dans une histoire qui nous happe, nous fascine (au sens premier d'hypnotiser par le regard) et nous laisse tout troublé à la fin.
Merci beaucoup beaucoup à Babelio et aux éditions Atrabile pour cette belle découverte !
1 commentaire:
en effet, ç aa l'air assez étrange pour être intéressant ! Bises
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