dimanche 25 avril 2010

Sarrasine d'Honoré de BALZAC

"Sans cesse je penserai à cette femme imaginaire en voyant une femme réelle." Il montra la statue par un geste de désespoir. "J'aurai toujours dans le souvenir une harpie céleste qui viendra enfoncer ses griffes dans tous mes sentiments d'homme, et qui signera toutes les autres femmes d'un cachet d'imperfection ! Monstre ! toi qui ne peux donner la vie à rien, tu m'as dépeuplé la terre de toutes les femmes."


balzac_sarrasine Lors d'une soirée chez les Lanty, le narrateur montre un vieillard à son amie Béatrix qui croit voir un spectre tant il est décharné et effrayant. Le lendemain, le narrateur lui raconte l'histoire de cet ancien chanteur lyrique, castrat, connu  alors sous le nom de Zambinella. Lors d'une soirée à l'opéra de Rome, le sculpteur Sarrasine tombe sous l'emprise du charme de la Zambinella et sa passion pour elle ne connaîtra dès lors plus de limite. Le castrat cache d'abord le secret de son sexe et tente d'écarter son soupirant mais finit par lui céder et tout lui avouer, juste avant d'être enlevé par le Cardinal Cicognara, ce qui fera perdre la raison à Sarrasine ...

C'est un récit court mais très dense, intense même, tant le lecteur retient son souffle jusqu'aux derniers mots, touché par tant de passion mêlée de destruction mais aussi fasciné par ce désir trouble pour un être en équilibre entre deux sexes. La sensualité du personnage est aussi étrange qu'évidente.
Sarrasine est un récit sur l'art et la création, sur la musique. balzachead
Pour Balzac, créer ne peut se réaliser pleinement que dans la souffrance et le souffle créateur, souffle de vie s'il en est, est finalement proche du dernier souffle du mourant. La plus grande œuvre de Sarrasine est en effet une sculpture qu'il a faite de l'objet de sa passion mortelle, la Zambinella ...

La découverte de la belle couverture des éditions Allia m'a donné envie de relire cette nouvelle pour la 5è édition du défi defi_classique organisé par MarieL



4 commentaires:

Dolly a dit…

tu me donnes anvie de me tourner à nouveau vers les classiqeus que j'ai un peu délaissés...Balzac me tente bien. Bise

ELOAH a dit…

@ Dolly : oh oui, c'est un vrai plaisir que de relire des œuvres que je n'étudie plus (et donc oublie) ainsi que d'en découvrir enfin certaines qui attendent sur mes étagères depuis des années ! Essaye !

Lolli a dit…

C'est drôle, le titre me faisait penser à une tout autre histoire!
Ce que tu en dis m'attire beaucoup finalement, alors qu'au départ, ça ne me disait rien. Mais j'aime les romans sur l'art.

ELOAH a dit…

@ lolli : ah ... ? à quoi pensais-tu ? Honnêtement, c'est un récit court mais que je trouve assez difficile ; ce n'est qu'en le relisant que j'y ai vraiment pris du plaisir.