"Mattia et elle étaient unis par un fil élastique et invisible, enseveli sous un fatras insignifiant, un fil qui ne pouvait exister qu'entre deux individus de leur espèce, deux individus qui avaient reconnu leur solitude dans celle de l'autre."
Comme beaucoup de blogueurs, j'ai été sollicitée par Suzanne de (clic !) pour lire ce premier roman et je l'en remercie très vivement !
Le récit, divisé en 7 parties consacrées chacune a une année particulière, couvre 24 ans de la vie de deux personnages, Alice et Mattia. Tous deux éprouvent une extrême étrangeté au monde et surtout aux gens qui les entourent. Chacun d'entre eux a vécu un événement dramatique au cours de son enfance, sans que l'on sache bien déterminer si ces événements sont la cause ou la conséquence de leur inadaptation à la société ainsi que de leur intrinsèque solitude. Ils se rencontrent (on devrait plutôt dire qu'ils se reconnaissent) à l'adolescence et ils ne pourront plus véritablement vivre l'un sans l'autre, sans pour autant pouvoir vivre l'un avec l'autre. Le récit suit ainsi ces deux personnages dont les vies ne font que s'effleurer mais auxquels cet effleurement est vital.
La Solitude des nombres premiers est le premier roman de Paolo Giordano et j'oserais écrire qu'il a à la fois le grain de folie et les défauts d'un premier roman. En effet, les trois premières parties, "L'Ange de la neige (1983)", "Le principe d'Archimède (1984)" puis "Sur la peau et juste derrière (1991)" sont si saisissantes de violence psychologique à peine contenue, de cruauté aussi, qu'elles se lisent comme en apnée et qu'il m'a fallu m'y reprendre à deux fois pour en venir à bout. L'intensité de l'action s'étiole cependant petit à petit, comme si la rencontre entre les deux personnages et / ou la fin de l'enfance signai(en)t l'achèvement d'une certaine forme de sauvagerie.
La seconde partie n'est pas dénuée d'intérêt, d'autant que le style piquant de Paolo Giordano sait accrocher le lecteur mais, pour ma part, je n'ai plus été vraiment désorientée comme j'ai pu l'être dans les 100 premières pages et, malgré le plaisir simple que j'ai pris à lire le reste du roman, j'ai constamment attendu d'être à nouveau saisie et transportée là où je ne m'aventurerais pas seule.
La Solitude des nombres premiers est le premier roman de Paolo Giordano et j'oserais écrire qu'il a à la fois le grain de folie et les défauts d'un premier roman. En effet, les trois premières parties, "L'Ange de la neige (1983)", "Le principe d'Archimède (1984)" puis "Sur la peau et juste derrière (1991)" sont si saisissantes de violence psychologique à peine contenue, de cruauté aussi, qu'elles se lisent comme en apnée et qu'il m'a fallu m'y reprendre à deux fois pour en venir à bout. L'intensité de l'action s'étiole cependant petit à petit, comme si la rencontre entre les deux personnages et / ou la fin de l'enfance signai(en)t l'achèvement d'une certaine forme de sauvagerie.
La seconde partie n'est pas dénuée d'intérêt, d'autant que le style piquant de Paolo Giordano sait accrocher le lecteur mais, pour ma part, je n'ai plus été vraiment désorientée comme j'ai pu l'être dans les 100 premières pages et, malgré le plaisir simple que j'ai pris à lire le reste du roman, j'ai constamment attendu d'être à nouveau saisie et transportée là où je ne m'aventurerais pas seule.
Un premier roman inégal mais qui ne laisse pas indifférent
6 commentaires:
Cruauté et violence psychologique ? Alors définitivement niet !
@ Leil : c'est en tout cas ainsi que j'ai ressenti le début du livre, mais je suis une hyper sensible ! Je n'ai pas encore lu les critiques que d'autres ont faites de ce roman car je me l'étais interdit avant d'avoir terminé ma propre lecture. J'allais justement me balader sur d'autres blogs pour lire d'autres avis.
C'est vrai que tu as une approche un peu différente de celle que j'ai eu, mais finalement, je comprends très bien comment tu as vécu cette lecture : j'ai sans doute été prise du même sentiment mais sans le ressentir aussi fortement... C'est un peu dérangeant, c'est exact...
@ Alwenn : merci pour ton petit mot ! Bises.
Un beau billet pour un beau livre. Personnellement, c'est sur la fin que je suis un peu restée sur ma faim ;
@ Stephie : merci pour le compliment, ça me fait plaisir ! Moi aussi j'ai été un peu déçue par les dernières pages.
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