samedi 29 janvier 2011

La dictée du vendredi soir

Le vendredi soir, certains dînent aux chandelles, d'autres vont au cinéma, d'autres encore regardent  l'éternel Thalassa à la télé ... moi, ce vendredi soir, j'ai fait une dictée !! J'en vois dans le fond se dire que je suis déjà nostalgique de mon ancien métier de prof de Lettres mais non, j'avais juste besoin de me vider la tête, d'occuper mes mains et de me laisser guider par d'autres. Ca tombait bien, le forum de scrap Tempor'elles proposait justement une soirée live : pour les non initiés, un modérateur du forum propose une consigne et qui veut s'y colle le soir-même. Pour cette fois, donc, c'était une dictée, c'est-à-dire qu'on nous donne des consignes très très précises et on en fait ce qu'on peut car sans voir à quoi ça ressemble ce n'est pas toujours facile. A l'issue du live, on se montre nos productions et on se marre ou on a honte, c'est selon :-) Ce soir, justement, les consignes étaient plutôt compliquées et assez éloignées de ce que je fais habituellement mais c'est justement ça qui me plaît ! Cette page m'a donc donné du fil à retordre mais, au final, elle me plaît bien !



Elle intègre mon album pour le mois de juillet 2009. 
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mercredi 26 janvier 2011

On a une relation comme ça, Emile Zola et moi #1 La Fortune des Rougon

  Moka du blog Au Milieu des livres nous a proposé un sacré défi : relire dans l'ordre tous les volumes des Rougon-Macquart, à raison d'un livre par mois, ce qui devrait nous conduire jusqu'en août 2012 ! Pfiou, vaste programme mais c'est justement parce qu'on a une relation comme ça, Emile Zola et moi, que je n'ai pas su résister : découvert au lycée, je n'ai plus vraiment cessé de lire cet auteur et c'est même un cours sur la stylistique chez Zola qui m'a décidée à poursuivre mes études de Lettres jusqu'au doctorat, même si, finalement, mon doctorat a porté sur tout autre chose. Bref, Zola est l'un des écrivains qui m'a fait aimer la littérature au point d'avoir envie (besoin ?) de l'étudier puis de l'enseigner puis, aujourd'hui dans mon nouveau métier, d'en transmettre le goût.

La Fortune des Rougon est le premier volume de la grande série des Rougon-Macquart mais il n'est, souvent, pas celui qu'on lit en premier. Il est pourtant essentiel pour bien saisir l'essence de l'œuvre puisqu'il marque la naissance de la dichotomie entre les deux branches de la famille, issues de la même mère, Adélaïde Fouque, mais les uns du mari jardinier, Rougon, les autres de l'amant contrebandier, Macquart. Légitime / illégitime, respectable ou non ... tout est dit. La généalogie va être le nœud de tous les volumes de la série, créant tout un jeu de ressemblances mais aussi de rejet entre les personnages. Il n'y a qu'en lisant La Fortune des Rougon que l'on peut vraiment comprendre les tenants et les aboutissants de ces relations passionnelles. Ce livre pose également le rapport intrinsèque entre la grande Histoire (ici le coup d'Etat qui mène au Second Empire) et l'histoire des individus qui en tirent ou non profit.
Au-delà de ces raisons qui rendent la lecture de ce premier volume indispensable si on veut bien saisir l'ensemble,  ce que j'aime, moi, dans ce roman est ailleurs.
J'aime le talent de portraitiste de Zola qui parvient à faire littéralement surgir des visages mais aussi des âmes sous les yeux du lecteur. En relisant ce volume d'ailleurs, j'ai perçu une ironie, voire un humour, que je n'avais pas ressenti lors de ma première lecture, sans doute parce que j'étais trop jeune à l'époque. La peinture des pensées les plus enfouies est tout simplement délicieuse.
J'aime aussi cet appétit qu'ont les personnages : appétit de pouvoir pour Pierre Rougon, appétit de possession pour son épouse Félicité, appétit d'avoir sans rien faire pour Antoine Macquart, appétits pour lesquels les personnages sont prêts à tout sacrifier. Le titre suggère l'issue de ce volume, à savoir la victoire de Rougon, mais l'intérêt porte plus sur les petits arrangements avec l'Histoire, avec les convictions, sur les manigances qui conduisent à cette issue que sur l'issue elle-même.
J'aime enfin la poésie de Zola dont le style est très imagé : l'amour entre Silvère et Miette est d'une beauté tragique, très émouvant et cette innocente douceur rend encore plus ignoble la cupidité des autres personnages car c'est bien elle, en un sens, qui causera la perte des deux jeunes amoureux.
Voilà un billet un peu brouillon mais qui témoigne, je crois, de tout ce que j'ai éprouvé à la relecture de ce roman !

mardi 25 janvier 2011

Respiration

Voilà un mardi froid et pluvieux qui s'annonçait encore plein de fatigue et de trajets. Et pourtant, une contrariété qui s'est vite transformée en petite fête improvisée m'attendait à mon retour hier soir et a bouleversé tout ce qui était prévu : la maîtresse de ma grande Demoiselle ayant besoin de repos, les parents étaient invités à faire le nécessaire pour garder les enfants à la maison.
Hier soir, prises dans de vives discussions sur le piètre état de l'Education Nationale qui ferme des classes, épuise les enseignants, réduit le nombre de remplaçants, prive les enfants de l'accueil auquel ils avaient droit il y a quelques années encore en cas d'absence, (pré)occupées par ces tristes constats, nous n'avions pris aucune décision quant à ce que nous ferions de notre grande fille ce mardi. Mais ce matin il nous a vite semblé évident que ce mardi serait le nôtre à ma Demoiselle et à moi, qu'il tombait à point nommé pour qu'on se retrouve, enfin, et qu'on laisse un peu la vie couler sur nous, sans s'obliger à rien. C'est ainsi que nous avons d'abord vaqué chacune à nos petites occupations, puis nous avons lu côte à côte
Cet après-midi, nous avons préparé un gâteau pour le goûter et le dîner,


nous avons scrappé deux photos imprimées depuis longtemps

 

 
nous avons fait un petit détour pour flâner avant de chercher notre MiniRikiki à l'école. Nous avons regardé Blanche-Neige, blotties toutes les trois sous le plaid.
Jalouse de tout ce qu'elle soupçonnait avoir raté, la MiniRikiki s'est montrée bien chipie
 
mais c'était de bonne guerre. 
Ce soir, mon cœur tout froid d'hier est tout réchauffé. Que ça fait du bien ! Demain matin, il faudra repartir bien tôt mais ce sera un peu moins dur que ça ne l'aurait été sans ce mardi volé.

Mes envies du mardi - bilan de janvier

  J'espère que toute l'année ne ressemblera pas à ce mois de janvier parce que le bilan de mes envies est ... nul, zéro pointé, quetchi !! Je suis pourtant attachée à ce défi lancé par Cappuccinette il y a quelques mois et je compte bien continuer mais là, va falloir que je me secoue (et que je trouve un créneau, p't-être entre 2 et 3h du mat', je crois que je n'ai rien de prévu à cette heure-là !).
Donc, parlons vite parlons bien : non je n'ai pas créé de nouvelle rubrique (envie 1) même si j'y pense toujours beaucoup ; non je n'ai pas mangé de couscous (mais une raclette, ça compte ? non ? ah ... - envie 3). Je crois bien que ma non-envie du 2è mardi est encore ce que j'ai réussi de mieux ce mois-ci !! Je ne peux même pas dire que février sera meilleur car je crains que ce ne soit pire, mais j'ai un peu d'espoir pour mars alors soyons patiente !
Nul doute que je remporte le bonnet d'âne ce mois-ci alors allons vite voir tout ce que les copinettes auront réussi à accomplir, elles !

samedi 22 janvier 2011

Veuillez excuser l'interruption momentanée de nos programmes ...

Si je le pouvais, je mettrais une mire



en lieu et place de ce blog, le temps qu'il retrouve une apparence acceptable ! Vous aurez remarqué que rien ne va plus alors justement que, pour une fois, j'étais plutôt satisfaite de l'apparence des lieux. Mais voilà, le site grâce auquel j'avais bidouillé cette apparence (enfin, l'ancienne) a changé de plateforme et lorsque j'ai voulu actualiser les liens comme il m'a été demandé, plus rien n'a voulu fonctionner. En outre, j'ai bien du mal à accéder  à l'outil de création de modèles de Blogger qui plante deux fois sur trois. Bref ... ça va viendre, j'ignore à quoi ça va ressembler mais ça ne restera pas comme ça !

vendredi 21 janvier 2011

Sobibor de Jean MOLLA

"Je sais enfin que je suis entre parenthèses. Moi, j'ai au moins cette chance. Je suis comme je suis parce que je suis en instance de vie. Une anorexique n'est pas en marge. Elle s'est faite aussi mince que le trait qui sépare la marge de l'espace où l'on écrit. Un jour ou l'autre, si tout va bien, elle revient sur la page. C'est ce que je m'efforce de faire."

 Emma est une adolescente anorexique. Quand sa grand-mère meurt, elle découvre son journal intime dans lequel elle apprend que son grand-père faisait partie de la légion des volontaires français qui a collaboré avec les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale et qu'il a ainsi contribué à la mort de très nombreux innocents. La jeune fille tente d'en savoir davantage et surtout de comprendre : les pages de récit alternent avec des extraits du journal de sa grand-mère, construisant ainsi comme un dialogue entre les générations, entre les histoires., mais aussi, étrangement, entre les questions d'aujourd'hui auxquelles des réponses d'hier sont enfin apportées.  Peu à peu la jeune fille réalise que son propre corps reproduit ce qu'ont subi les déportés dans les camps, notamment dans celui dont son grand-père était le gardien  : Sobibor.
Elle décide de dire à son grand-père ce qu'elle sait et de livrer le journal à la justice, se libérant ainsi de la maladie que son inconscient lui a fait porter comme si une faute avait enfin été expiée, même si les conséquences de ce face à face avec son grand-père seront tragiques  ...

Au-delà de l'émotion très forte qui saisit le lecteur de la première à la dernière page, ce  récit pose d'intéressantes questions sur le poids des secrets de famille même à travers les générations, sur la mémoire collective, sur le choix de vivre avec ou de se révolter. L'auteur, Jean Molla, un homme adulte donc, trouve les mots justes pour faire entendre la voix de cette toute jeune fille qui regarde son corps maltraité par la maladie, qui décrit ses émotions d'enfant contrainte à grandir trop vite, qui doit affronter la solitude pour trouver des réponses à ses nombreuses questions avant de pouvoir, enfin, libérée, s'ouvrir au monde. En même temps, Jean Molla s'est livré à un patient travail d'historien pour collecter le peu d'informations disponibles sur le camp polonais de Sobibor (seul camp où des déportés se sont insurgés) pour écrire la trame historique de son roman.
Un roman à mettre entre toutes les mains à partir de 14 ou 15 ans.

mardi 18 janvier 2011

Mon envie du mardi - Janvier # 3

Troisième mardi de janvier et cette fois je ne compte pas faire l'impasse sur une petite grosse envie, regardez plutôt :

La photo n'est pas de moi, elle vient de .

J'ai envie d'un couscous !! Un couscous copieux et qui sent bon, un couscous qui me rappellera nos années parisiennes à ma moitié et à moi, quand on testait tous les "Chez Bébert" de la capitale ... Ah lala, c'était le bon temps !! 

Je suis curieuse de savoir quelles envies ont choisi Capp qui a lancé ce défi, ainsi que les copinettes !

dimanche 16 janvier 2011

Bulles de dimanche

J'ai beaucoup travaillé hier et ce matin alors la Mini Rkiki, sans doute lasse de me voir à mon bureau, est venue dessiner près de moi, annonçant qu'elle allait faire mon portrait. Son œuvre achevée, je lui ai demandé si c'était moi et elle a eu cette réponse : "Oui, euh, non c'est un fantôme !!", par ailleurs unijambiste ... allô docteur Freud ? 

Cet après-midi nous avons tout de même mis le nez dehors et porter des lunettes de soleil pour la première fois depuis des mois nous a fait le plus grand bien au moral. Nous avons été très intimidées 



de faire une belle rencontre, celle d'un tout petit bout d'homme


Sur le chemin du retour, nous avons regardé la nuit tomber 


et nous avons fait la course avec la lune
Voilà.

samedi 15 janvier 2011

Quand les livres ont des elles # 5


Après une petite pause, notre joli défi "Quand les livres ont des elles" revient !
J'en suis d'autant plus heureuse que j'ai été gâtée cette fois-ci par la lecture d'un petit livre que j'ai beaucoup aimé, au point d'en faire un coup cœur  mais avant que je vous en parle, place à mon invitée, Henriette, qui vous parle de sa lecture :

J’ai beaucoup aimé Peut-être une histoire d’amour. Contre toute attente. J’en suis même à dire vrai la première surprise.
En effet, après avoir lu les commentaires précédents, je craignais vraiment le flop. Un personnage immature et agaçant, une histoire qui commence juste au moment où le livre finit et vous laisse sur votre faim, voilà ce que je redoutais. Mais cela n’a pas été le cas. Au contraire, ce livre m’a vraiment beaucoup plu.
Je ne reviendrai que rapidement sur l’histoire elle-même, ce Virgile plaqué par téléphone par une femme qu’il ne connaît pas, car ce n’est pas dans l’ « histoire » en soi que repose pour moi l’intérêt et la grande réussite de ce roman, en tout cas pas au sens classique du terme. En apparence, en effet, si l’on tente de lister les péripéties, il ne se passe pas grand-chose dans ce roman. Quelques visites chez le psy, un week-end chez des amis, plusieurs tasses de thé, deux coups de fils à EDF et une descente de police, voilà à peu près ce à quoi se réduirait le schéma narratif. Une misère donc.
Mais les véritables péripéties, les vraies aventures, les itinéraires hasardeux, dangereux, surprenants, émouvants, que suit le personnage, sont tout intérieurs. Un peu à la façon des tropismes de Sarraute, ce sont les micros révolutions dans la conscience de soi et des autres qu’éprouve Virgile, l’évolution, le cheminement intérieur de cet être qui constitue la diégèse romanesque. Comment l’éternel looser amoureux, incapable de réussir une liaison, certain de l’échec avant même de commencer, sans aucune ambition personnelle, l’espèce de mort-vivant qu’est Virgile – mort de l’intérieur par peur de vivre en fait – va-t-il réussir à se transformer, c’est là l’enjeu du roman. Nous suivons donc son auto-analyse, son périple intérieur pour se connaître, se comprendre, et avancer, et ceci m’a tenue en haleine d’un bout à l’autre du récit.
Car l’enjeu de ce livre, à mon sens, ce n’est pas de savoir si Virgile a vraiment connu ou va vraiment connaître cette femme du message sur son répondeur. Avoir comme attente de lecture la réponse à cela, c’est inévitablement être déçu et rester sur sa faim. Le titre du reste le dit bien : Peut-être une histoire d’amour. Ce dont traite ce livre, c’est du passage d’un « jamais » à un « peut-être » justement : comment le personnage s’ouvre enfin à la possibilité. Pas à la certitude, non, à l’éventualité, donc au risque, à l’incertain enfin accepté avec son lot d’angoisses mais aussi d’exaltation. Comment Virgile se met enfin en mouvement vers la vie, comment il réussit à surmonter ses peurs pour cesser de survivre et oser vivre, voilà ce que nous raconte ce livre. Il nous laisse donc logiquement lorsque Virgile, enfin, est prêt à commencer à vivre, car c’est alors un autre propos.
Cette histoire et ce personnage m’ont beaucoup touchée. Un grand merci donc à celle qui a proposé ce roman et m’a offert ce beau moment de lecture.

***
Quant à moi, j'ai eu un grand coup de cœur pour L'éducation d'une fée de Didier Van Cauwelaert.
"(...) les seuls moments où j'avais l'impression que mon rôle n'était pas terminé, que mon sort n'était pas une impasse, que d'autres détours pouvaient me ramener à mon point de départ, c'était quand le regard sage et poli d'une inconnue au prénom d'homme tentait de deviner qui j'étais d'après le contenu de mon chariot. Elle me redonnait du mystère, des rallonges, m'essayait des identités, des existences possibles. Mais sans doute, là aussi, je me faisais des illusions. J'étais un client entre mille, (...) c'est pour rien que je changeais de peau en achetant des choses dont je n'avais nul besoin et que j'entreposais dans mon bureau, musée imaginaire, accessoires de vies que je n'avais pas choisies."  

Il y a de tout dans ce livre : de l'amour bien sûr, du désarroi aussi, de la magie beaucoup, de l'enfance, de la maladie, du mystère, de la guerre, de la prison, une cabane au fond d'un  bois, une femme au prénom d'homme, des espoirs et des malentendus, des fées évidemment et même ... des caddies, des pigeons et André Gide !

L'éducation d'une fée est un petit roman léger qui parle de choses graves, c'est un univers enfantin et parfois onirique qui raconte les douleurs de la vie, c'est une petit musique qui charme l'oreille du lecteur mais serre son cœur.
 
On sent que Didier Van Cauwelaert éprouve beaucoup de tendresse à l'égard de ses personnages, et c'est peut-être pour cela que ce roman est si doux alors même qu'il aborde des thèmes difficiles (la séparation, l'exil, la guerre en Irak la souffrance, la vie dans une cité difficile ...). Du coup, on lui pardonne une fin qu'on devine trop tôt et ce petit parfum d'eau de rose qui titille nos narines à certaines pages. On lui pardonne car ce roman est précieux : il nous rappelle qu'il suffit d'insuffler un tout petit peu de fantaisie dans nos vies pour que la magie opère, que le merveilleux se révèle et que l'enfant qui reste en nous l'emporte sur les difficultés du quotidien.
Merci à celle qui l'a choisi, c'est une belle découverte pour moi !

Deux belles lectures, donc, pour Henriette et moi : et les copinettes qu'ont-elles lu ? Qu'en ont-elles pensé ? Allons vite lire les billets de Sara, Rafafa, Dan et Gio !

vendredi 14 janvier 2011

Petit vent de folie

Parce que la grande demoiselle a eu la fève à la garderie et qu'elle en avait les joues toutes roses de joie,
Parce que l'amoureux de la MiniRikiki l'a serrée fort dans ses bras et qu'elle avait des étoiles dans les yeux en nous le racontant,
Parce qu'on était contentes de se retrouver
Parce qu'il était trop tard pour se lancer dans une activité avant de dîner, déjà
Parce que Noël est passé, bien passé, mais que la grande demoiselle voulait écouter "Vive le vent"
Parce qu'on ne l'avait pas vraiment décidé mais que ça s'est fait comme ça,

... On a mis la musique très fort et on a dansé ! 
Ca avait quelque chose de tribal, d'un peu décalé aussi parce que le redoux se fait sentir et que la chanson parle du vent d'hiver et de la neige, mais c'était bien. 

   

jeudi 13 janvier 2011

L'étrange vie de Nobody Owens de Neil GAIMAN

"Regardez.
Vous auriez vu la chapelle mortuaire abandonnée, ses portes en fer cadenassées, du lierre au long de la flèche, un arbrisseau poussant dans la gouttière à la hauteur du toit.
(...)
Peut-être n'auriez-vous pas vu une femme pâle et potelée qui remontait l'allée près des grilles de l'entrée ; et quand bien même vous l'auriez vue, à mieux y regarder vous auriez su qu'elle n'était que clair de lune, brume et ombre."

Un mystérieux assassin, le Jack, massacre toute une famille sauf un bébé d'à peine 18 mois qui sort de son lit, descend les escaliers, quitte la maison, grimpe la colline et entre dans le cimetière où des fantômes, intrigués, le trouvent. Quand une forme encore tremblante et hésitante s'approche, tous comprennent qu'il s'agit de la mère de l'enfant qui vient d'être assassinée : elle supplie les fantômes de prendre soin de son fils que le mystérieux tueur va tenter de retrouver. Un couple de fantômes, les Owens, décident d'adopter le bébé et ils désignent l'étrange Silas comme tuteur car lui seul peut appartenir au monde des morts aussi bien qu'au monde des vivants, ce qui lui donne l'avantage de pouvoir aller dans le monde réel pour trouver de la nourriture pour l'enfant.
Baptisé Nobody et nommé citoyen libre du cimetière, l'enfant grandit parmi les fantômes et autres créatures fantastiques qui peuplent les lieux : vouivre, goules, loup-garou, sorcière noyée et brûlée ... et personnages venus d'un autre temps parfois très reculé comme Caius Pompeius, enterré là depuis 2000 ans. 
Roman fantastique et initiatique, le roman de Neil Gaiman n'est pas que le récit de l'existence de ce petit vivant au royaume des morts, c'est aussi un roman fort en suspens et mystère puisque la menace du tueur, le Jack, pèse toujours et justifie la réclusion de l'enfant ... 

Formidable galerie de personnages (même si certains restent un peu superficiels), plongée dans un univers gothique mais aussi merveilleux, intrigue policière, L'étrange Vie de Nobody Owens est un roman multiple. Je n'ai pourtant pas toujours été captivée, j'avoue avoir même sauté quelques pages (mon humeur en est peut-être la cause !!). Heureusement, le dernier tiers du roman est saisissant et a nettement relancé mon intérêt pour ce récit : alors que j'avais trouvé qu'il y avait parfois quelques lenteurs, l'écriture s'est soudain faite très cinématographique, le rythme est devenu haletant, avant de laisser une douce émotion conclure le roman.
Dans les remerciements qui terminent le livre, l'auteur précise qu'il lui a fallu 20 ans pour l'écrire, ce qui explique peut-être qu'on y sente plusieurs phases.
Les quelques illustrations de Dave McKean sont plutôt destinées au premier public de L'Etrange Vie de Nobody Owens, les ados, mais ce roman n'en est pas moins foisonnant et exigeant.

mardi 11 janvier 2011

Eparpillée ou ma non-envie de ce mardi

Difficile d'avoir une envie ce mardi quand on a l'esprit tout en miettes
Difficile d'être une compagne agréable quand on gère plus qu'on ne vit
Difficile d'être une maman attentive quand on rate tant de petits riens si importants
Difficile de bien travailler quand on n'est là qu'à moitié mais débordée comme deux
Difficile d'être une bonne étudiante quand tout est à recommencer chaque jour
Difficile de savoir où on est quand on vit entre deux trains cinq jours sur sept
Difficile de toujours avancer quand le doute nous ralentit
Difficile d'être Une quand on doit se partager entre plusieurs vies en plusieurs lieux

... à part ça, tout va bien !

dimanche 9 janvier 2011

Du scrap ou mon nombril et moi - le retour !

Je scrappe toujours autant (rien ne me détend plus que de ... découper du papier !!) mais sans beaucoup montrer ce que je fais. Paradoxalement, les pages que je préfère sont celles que je montre le moins car elles sont aussi les plus intimes. En voici tout de même deux, que j'ai mis un peu de temps à apprécier.
La première met en scène une photo que j'aime car ce jour-là ma grande demoiselle, qui était à l'époque une petite fille très timorée, nous a surprises en se sentant immédiatement à l'aise au milieu d'animaux qu'elle n'avait pourtant jamais vus avant et je crois bien que ça a été une révélation pour elle comme pour nous.  


Pour cette page, je me suis amusée à créer une fleur

et à superposer différents papiers pour égayer le coin 


L'idée de la deuxième page m'est venue de cette étiquette "A family is a patchwork of love" qui décrit, on ne peut mieux, ma petite famille ! J'ai choisi une photo prise lors de notre première séance de cinéma à quatre, en novembre dernier :

 
 Pour rester dans le thème du patchwork, j'en ai fait un en fond avec des chutes de papier puis ma grande demoiselle a choisi la déco (les fleurs, la poupée russe). Enfin, le journaling s'est imposé de lui-même tant on voit bien les différences physiques sur cette photo !
 
Pour tout dire cette page n'est pas vraiment dans un style que j'aime mais elle nous raconte bien alors je la garde !

samedi 8 janvier 2011

Les arbres pleurent aussi d'Irène COHEN-JANCA et Maurizio A.C. QUARELLO

Tout est beau dans cet album : le titre, les illustrations, les pages crème comme surannées, le texte, simple et puissant. 

Le vieux marronnier souffre d'une maladie qui le voue à une mort certaine. Il a alors à cœur de raconter ce qu'il a vu depuis sa cour au 263 canal de l'Empereur, à Amsterdam, juste en face du bâtiment où Anne Franck et sa famille se sont cachées durant la Seconde Guerre Mondiale. Son récit est parfois entrecoupé des extraits du Journal d'Anne Franck dans lesquels elle décrit les saisons qui passent sur le marronnier.  

Irène Cohen-Janca a écrit un récit qui est poignant tout en étant très sobre. Point de pathos excessif mais une tristesse pudique car le vieil arbre, témoin immobile et muet, est le symbole même de l'impuissance.
Les illustrations de Maurizio A.C. Quarello s'accordent harmonieusement avec le texte d'Irène Cohen-Janca. En effet, les dessins, au crayon, sont tout en nuances de gris et traduisent ainsi la profonde tristesse de l'arbre ainsi que la fatalité qui pèse sur les êtres. En même temps, sur chaque illustration, un élément est souligné par une mise en couleur. Textes et images suggèrent, plus qu'ils ne disent. C'est superbe et émouvant. 

 

 Par sa retenue, cet album s'adresse à un public de jeunes collégiens et constitue une bonne première approche de cette période douloureuse de l'Histoire.
Les adultes seront touchés par cet album pudique mais qui assume sa volonté de poursuivre un combat qui est loin d'être terminé : en effet, Les Arbres pleurent aussi est dédié à Ilan Halimi.
C'est un beau coup de cœur pour moi.

vendredi 7 janvier 2011

La main posée sur leurs nuques

Quand la semaine commence avec une nuque tendue et douloureuse, je sais que les jours suivants seront chagrins, que les nuits seront longues à regarder le plafond les yeux grand ouverts, à écouter toute cette pluie qui tombe. La semaine a été longue, de fait, et je suis encore surprise de me découvrir le cœur si près de la gorge dans ces moments-là. Comme si je ne le savais pas. 
Pour les petites demoiselles aussi la reprise a été difficile. Plus leurs journées se passent sans heurt, plus leurs retours à la maison tard le soir, trop tard pour elles, est douloureux. Tant de sagesse et d'attention à l'école qui se transforment en cris qu'on ne contient plus, en besoin de sortir en vrac toutes les émotions accumulées dans de si petits corps, en incompréhension des ces séparations trop longues pour elles.
Alors, pour les apaiser, et parce que dans ces moments-là tout mot est inutile, ne reste qu'une main, la plus douce possible, la plus chaude aussi, posée sur leurs nuques. Une main qui tente de dire les pensées envolées vers elles même et surtout quand je ne suis pas là. Une main qui dit le remords quand à leurs cris de fatigue je joins les miens d'impuissance, même si je sais que c'est la pire des choses à faire. Une main qui dit ça ira mieux demain. Demain, justement, on ne se quittera pas.

mercredi 5 janvier 2011

Traversée du Nord de Marie DESPLECHIN

"Il faut avoir traversé Le Tréport et gagné Mers, il faut avoir dégringolé les villas de Bois-de-Cise pour savoir ce qu'il en est de la mélancolie. On se sent le cœur tout spongieux, à longer des maisons qui portent, pris dans la céramique, ornés de fleurs naïves, des prénoms de femmes, Monique, Colette, Annie. On pense qu'on aurait pu y vivre, qu'on y a peut-être vécu, dans une autre vie, plus ancienne et plus douce. On se trouve, comment dire, troué de langueur."

Oui, je vous parle beaucoup du Père Noël depuis deux semaines, mais c'est qu'il nous a apporté de bien belles choses cette année, dont ce tout petit livre qui est superbe !

Traversée du Nord de Marie Desplechin n'est pas un guide touristique. Ce n'est pas non plus un récit autobiographique. C'est un peu des deux à la fois et, surtout, bien plus que cela. C'est le récit de ce qu'est le Nord, au sens large du terme (c'est-à-dire depuis la Picardie), un récit qui mêle souvenirs d'enfance, anecdotes historiques, allusions voire citations littéraires. C'est un récit avant tout émouvant et poétique, doux et curieux. 
Marie Desplechin prend le parti, audacieux, de partir de Paris pour remonter jusqu'au bout du Nord et, escale après escale, elle nous raconte ce qu'on y trouve. L'ensemble est divisé en chapitres qui sont autant d'invitations à la rencontre de lieux ainsi que d'êtres, qu'on n'aurait pas forcément regardés, du moins, pas de cette manière-là. En ce sens, Travsersée du Nord est aussi une invitation à poser un regard neuf sur des régions mal connues, mal perçues.
Moi qui vis depuis peu dans ce Nord au sens large du terme, sans en être originaire, j'ai été très émue par ce livre qui témoigne parfois de sentiments que j'ai pu éprouver comme celui que j'ai choisi comme exergue à ce billet, mais aussi comme ce que je ressens maintenant que je passe deux jours par semaine à Amiens et que ça me donne l'occasion de mieux appréhender cette ville que je n'avais d'abord pas aimée, cette ville que l'auteur compare à ... Frankenstein, une créature rapiécée mais émouvante.
La poésie douce de ce récit fait que ce livre peut aussi plaire  à des lecteurs qui ne connaissent pas le Nord. Il suffit d'être curieux et d'avoir l'âme vagabonde pour se laisser entraîner par cette jolie prose ! Les plus littéraires aimeront faire quelques pas avec Nerval, Proust, Simone de Beauvoir ...En même temps, le ton est très oral, on croirait participer à une discussion, c'est très agréable !

Traversée du Nord est un bien joli livre dont je vais souvent picorer quelques pages, au gré de nos promenades dans la région. C'est également un livre qui m'a permis de découvrir la collection "France vagabonde" de National Geographics que je ne connaissais pas mais que j'ai très envie de mieux connaître avec des volumes sur d'autres régions.

Père Noël, si tu passes par là : merci, du fond du cœur !

mardi 4 janvier 2011

Le grain de sel des Demoiselles # 24

Le Père Noël a déposé un petit bijou sous notre sapin : un tout petit album (4.95 euros, oui, le Père Noël laisse parfois le prix !) que ma grande Demoiselle demande à lire en boucle, ce que je fais volontiers tant je suis moi-même charmée. 

Le Noël de maître Belloni, d'Hubert Ben Kemoun et Isabelle Chatellard (Les p'tits albums du Père Castor), c'est d'abord un livre joli à regarder et doux à toucher. Les pages ne sont pas blanches mais crème, la typographie est légère, le texte n'occupe qu'une petite colonne d'une des deux pages en regard, le dessin d'une marionnette accompagne le texte sur cette page-là et l'autre page est faite d'une illustration superbe dans un encadré tracé à main levée.

 

L'histoire raconte l'origine de la buche de Noël et dévoile le secret de son petit goût de châtaigne. Un matin, alors qu'il fait très froid, les marionnettes découvrent maître Belloni évanoui, tremblant de fièvre et elles se rendent compte que, faute de bois, le feu s'est éteint. Craignant pour la vie du vieux marionnettiste, la Belle au Bois Dormant, Blanche-Neige, les Sept Nains, Pinocchio et bien d'autres encore, décident sans hésiter de sacrifier qui une jambe, qui un bras qui ... son nez, pour raviver le feu de la cheminée. Réchauffé, maître Belloni recouvre ses esprits mais découvre ses marionnettes gisant au sol, mutilées. Comprenant ce qu'il s'est passé, il se rend dans la forêt pour couper du bois puis il entreprend de réparer, une à une, les marionnettes quitte à y consacrer toute une nuit. Au petit matin, toutes les marionnettes sont réparées. Mais c'est Noël et avec tout ce travail le vieux marionnettiste n'a pas eu le temps de préparer de repas. La fée Uzi prend les choses en main ...

Le Noël de maître Belloni est un conte de Noël émouvant. Il est aussi une invitation à pénétrer dans un joli univers où les êtres sont de bois, mus par des fils, mais ont un cœur plein de tendresse. Il est enfin un voyage au pays des contes puisque toutes les personnages en viennent et ma Demoiselle est toute heureuse de les trouver tous réunis dans cet album. 

Un TRES bel album qui me permet de poursuivre le défi de Hérisson, même si la date est passée !                                                                                8/11
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Mon envie du mardi - Janvier # 1

Le défi proposé par Capp' continue en 2011 et j'en suis bien contente car c'est chouette de s'autoriser de petites (ou grandes !!) envies chaque semaine ! 
En ce premier mardi de l'année, j'ai bien envie de créer une nouvelle rubrique sur ce blog qui vient d'évoluer, une rubrique qui me tient beaucoup à cœur mais dans laquelle je n'ose pas me lancer car 1. je ne suis pas sûre qu'elle vous intéressera 2. elle prend du temps mais surtout 3. elle engage des questions de droits avec lesquels je ne suis pas bien à l'aise. Bref, tout cela est sans doute un peu mystérieux pour vous mais la première envie de l'année mérite bien un peu de suspens !! 

Et vous les copinetes, quelles sont vos envies de ce mardi ? Pour le savoir, il fait aller chez Capp qui tient à jour la liste de toutes nos envies.

dimanche 2 janvier 2011

Parées pour la reprise

Demain, nous aurons sans doute le coeur un peu froid et les yeux qui piquent car dès ce premier jour de reprise je verrai mes petites demoiselles moins d'une heure dans la journée et ça va recommencer comme ça des semaines et des semaines durant ... Après près de trois semaines sans se quitter, ça va être difficile ... mais au moins nous aurons chaud aux oreilles ! En effet, comme beaucoup, j'ai succombé au bonnet Mistinguette proposé par Marion (clic !) et ma MiniRikiki en a voulu un chiné rouge et gris :


Ma grande demoiselle, elle,  voulait un cœur rose à la place du nœud ... hum ... nous avons négocié une fleur !


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Ce bonnet-ci m'a d'ailleurs donné du fil à retordre car j'ai eu un petit accident d'aiguille, ce qui m'a forcée à boire pour continuer à tricoter (sur les bons conseils de système D de Capp, merci !) puisque le petit bout de l'aiguille est soudain tombé me faisant perdre plusieurs mailles  :





Dans ma lancée, je me suis aussi fait un bonnet pour moi, avec un petit cache-cou : ne regardez pas les finitions, il y a encore des petits bouts de fils à cacher ! 





Qui a dit que les vacances c'était fait pour chômer ?