"Les ombres sont les portes du pays des morts. Pas toutes bien sûr, et elles ne sont pas ouvertes tout le temps, mais c'est par là que tout communique. C'est un véritable trafic chez les morts, il y a des passeurs, qui connaissent les passages secrets et les heures auxquelles on peut les emprunter. J'ai pratiqué ce métier, avant de me lancer dans mon doctorat d'ombrologie."
C'est grâce à Pascale du blog Mot à mot que j'ai enfin pu lire ce très beau récit, qui entre dans mon défi "coups de cœur de la blogosphère": merci beaucoup Pascale !
Mathias a une trentaine d'années lorsque sa mère meurt. A cette seconde-même, il bascule dans un monde où l'absurdité est reine, où l'absence ravage le cœur et l'âme, où le besoin de croire à l'impossible (que cette mort ne soit qu'un leurre) est plus forte que la sombre réalité. Dès le premier soir, Mathias rencontre Giant Jack, un géant expert en ombrologie qui va l'aider à rester vivant en lui donnant un morceau d'ombre, porte entr'ouverte sur le pays des morts, en lui prêtant des livres précieux et lui racontant des histoires fabuleuses. Giant Jack va accompagner Mathias durant toute une année, jusqu'à ce qu'il soit prêt à vivre, à nouveau, après s'être approché très très près de la mort, à la manière d'un Orphée moderne, ce qui est d'autant plus troublant si on considère le métier pour lequel Mathias Malzieu est le plus connu.
Ce récit autobiographique est, évidemment, étant donné son sujet, profondément remuant. Il est un témoignage très intime sur le deuil mais il n'est pas que cela. La plume de Mathias Malzieu est belle, poétique, très imagée. L'âme du petit garçon n'a pas quitté ce corps d'homme et elle souffle à ce dernier une naïveté, une croyance en l'impossible, presqu'une légèreté qui donnent un ton enfantin à ce sujet grave. Mathias plonge dans le fantastique avec un naturel déconcertant et emmène le lecteur avec lui dans ce voyage troublant. Ce récit montre, enfin, la manière dont on s'arrange avec la mort pour réussir à vivre avec. A chaque page j'ai eu envie de pleurer et de sourire tout à la fois, tant les sentiments se mélangent constamment.
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, à la couverture et au titre si beaux, est une petite merveille qu'on ne peut oublier de si tôt.
Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, à la couverture et au titre si beaux, est une petite merveille qu'on ne peut oublier de si tôt.
9 commentaires:
le livre traîne dans mon étagère depuis qqs semaines
le titre et la couverture m'avait beaucoup plu
J'avais beaucoup aimé La Mécanique du coeur, et j'ai trouvé celui-ci plus pesant et presque forcé dans l'écriture. Mais c'est un auteur que je continuerai de suivre.
Comme Dolly, j'ai beaucoup aimé La mécanique du coeur... Je ne vais pas résister longtemps à celui -ci ( dont tu parles très bien, une fois de plus...)
Bon, déjà que je n'avais pas aimé la mécanique.., vu le com de Dolly, pas sûr que ta note suffise à me redonner envie de lire cet auteur qui moi, ne me touche pas...
@ Cawète : lis le !! Mais comme tu es pleine d'hormones, prépare tes mouchoirs.
@ Dolly : je suis justement en train de lire La Mécanique du cœur.
@ Dolly : merci pour le compliment :-)
@ Stéphanie : à chacun sa sensibilité, heureusement ! Je n'ai pas encore terminé la Mécanique du Cœur mais je crois bien que, contrairement à Dolly, je vais préférer Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ...
Je n'ai pas envie de lire ce livre, tout simplement parce que, bêtement, je ne suis pas capable de lire des livres sur la mort, sur le chagrin... C'est bête, hein?
@ Lolli : je te comprends car je suis comme toi. D'ailleurs, après avoir lu les trois premières pages, j'ai reposé le livre ... pour le reprendre près de 10 jours plus tard parce que la musique des phrases trottait encore dans ma tête ...
contente que ce livre t'ait plu, j'avais préféré la mécanique du coeur plus poétique encore à mon humble avis...
coucou, je crois bien que je vais me plonger dans ce livre...
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