"Elle se sentait mal à l'aise partout, rasant les murs, balbutiant son nom à l'entrée, regrettant cent fois d'être venue, jusqu'au moment où elle s'attablait devant l'échiquier. Précautionneusement, elle avançait son premier pion et pénétrait alors dans l'espace qu'elle avait fait sien, celui des soixante-quatre cases, qui, pour quelques heures, se substituaient au monde."
Je dois cette lecture à Stephie qui en avait si bien parlé sur son blog que j'en avais noté le titre dans le petit carnet qui me sert de LAL et je dois dire que je n'ai pas été déçue : merci Stephie !
Dans La Joueuse d'échecs, Bertina Henrichs raconte l'histoire d'Eleni qui mène une vie paisible sur l'île de Naxos entre son mari, ses deux enfants et sa passion pour son métier de femme de chambre dans un hôtel. Un jour qu'elle découvre un jeu d'échecs dans la chambre de touristes français, elle décide d'en offrir un à son mari à l'occasion de son anniversaire mais, plus intéressé par le trictrac, ce dernier n'y prête guère attention. Eleni, en revanche, va se laisser séduire par ce jeu de réflexion au point de s'y vouer tout entière et de changer complètement de vie.
J'ai vite été captivée par ce destin de femme : d'abord présentée comme simple et pas particulièrement ambitieuse car satisfaite de la vie qu'elle mène, Eleni se révèle être une femme au fort caractère, prête à s'opposer à la bienséance, à assumer ses désirs et à mener sa vie comme bon lui semble. Elle affronte les difficultés sans sourciller et tient bon face à l'adversité. Elle va rapidement se surpasser et étonner tous ceux qui ne voient en elle qu'une simple femme de chambre.
J'ai également aimé que ce livre me fasse voyager en Grèce où la culture, la manière d'être et de penser sont très différentes des nôtres. Le temps de cette lecture, j'ai vraiment été transportée là-bas !
J'ai enfin aimé l'écriture fluide mais néanmoins attachante de Bertina Henrichs qui, bien qu'allemande, a choisi d'écrire ce premier roman en français, langue dont elle apprécie manifestement les sonorités et les subtilités.
Un beau destin de femme !
10 commentaires:
Je ne connais pas cette auteur, pas plus que les échecs, est-ce gênant ?
@ Ys : Oh non, ce n'est absolument pas gênant : mon père m'a appris à jouer aux échecs quand j'étais enfant mais cela fait très très longtemps que je n'y ai pas joué ! D'ailleurs, ce récit m'a donné envie de m'y remettre.
Je suis ravie que tu aies aimé autant que moi !!!
Je l'ai lu et je l'avais aimé moi aussi. SI jamais mon billet t'intéresse :
http://leiloona.canalblog.com/archives/2008/07/14/9912102.html
@ Stephie : merci à toi pour cette découverte !
@ Leil : oups, j'avais raté que tu avais lu ce roman. Merci pour le lien !
ah bein voilà j'en apprends des trucs...après la PAL, il se trouve que j'ai moi aussi un petit carnet contenant dans un sens ma LAL et dans l'autre sens ma LLL (liste des livres lus !) !!!!
@ Mutine : à quand une chronique de tes lectures ? Si ton blog ne s'y prête pas, les portes de celui-ci te sont grandes ouvertes !! En attendant, je vous dois de sacrées sueurs froides la nuit quand j'éteins après avoir lu quelques pages des livres que vous m'avez prêtés : je ne sais pas si je dois vous en remercier :-) !
Ah bein voilà pourquoi je ne lis pas la nuit !! Je suis sure que tu es dans le Walker (j'ai bon ??) Faut que j'avoue que j'ai un jour flashé sur l'auteure (en vrai...à Saint-Louis au salon du livre), avant de flasher sur l'histoire. Euh et sinon...je ne crois pas avoir assez de talent pour raconter mes lectures d'autant qu'elles sont très rares en ce moment mais si un jour je flashe sur un livre, pourquoi pas !
@ Mutine : non, je suis dans "le" Thilliez mais ce que tu dis ne me rassure guère quant à ma prochaine lecture !!
j'ai bien aimé l'audace de cette femme
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