"Comme c'était simple. Il suffisait d'appeler et il arrivait. Ses rides avaient dû s'accentuer, ses paupières avaient dû s'affaisser, mais sa voix caverneuse, cette voix intacte dont aucune inflexion ne trahissait les huit années passées depuis sa fuite, cette voix qui abolissait l'absence, c'était révoltant.
"
Jules et Lou se rencontrent au lycée et leur amitié, teintée de désirs non aboutis, est immédiate, comme s'ils se reconnaissaient. Le récit, raconté par Jules, relate dix années de cette amitié, dix années durant lesquelles d'adolescents ils vont devenir adultes un peu malgré eux car ils restent inéluctablement tirés en arrière vers l'enfance. Tantôt leurs vies se croisent, tantôt elles restent parallèles, se livrant à un jeu de miroir : quête du / des père(s), succès artistiques (le cinéma pour Jules, l'écriture pour Lou) malgré l'insatisfaction personnelle, amours dissolues ... tout cela jusqu'à ce que le miroir se fêle ...
C'est une drôle de rencontre que ce livre : je n'en connaissais pas du tout l'auteur (qui pourtant semble avoir fait une carrière certaine au cinéma et en tant que mannequin avant de se consacrer à l'écriture), je n'avais jamais entendu parler de ce roman, et c'est le hasard, favorisé par une Mini Rikiki bien agitée à la bibliothèque qui m'a fait saisir le premier livre à portée de main sur le premier rayonnage, histoire de ne pas rentrer bredouille, qui m'a mise sur son chemin. J'ai d'abord été séduite par une écriture douce et imagée puis parfois agacée par une construction du récit pas toujours habile selon moi. Les personnages ont su me retenir et j'ai finalement eut le sentiment de partager un bout de leur histoire, avec un plaisir simple mais bien réel. J'ai surtout aimé l'ambivalence entre des vies socialement réussies et la part d'ombre, de mystère, de désespoir des personnages, surtout celui de Lou, qui ne se laissent pas vraiment appréhender par le monde extérieur. J'avais espéré une fin moins attendue mais je me suis néanmoins laissée charmer par l'histoire de ces deux personnages, tantôt héros, tantôt anti-héros, qui voguent sur leur vie sans trop savoir où accoster.
C'est une drôle de rencontre que ce livre : je n'en connaissais pas du tout l'auteur (qui pourtant semble avoir fait une carrière certaine au cinéma et en tant que mannequin avant de se consacrer à l'écriture), je n'avais jamais entendu parler de ce roman, et c'est le hasard, favorisé par une Mini Rikiki bien agitée à la bibliothèque qui m'a fait saisir le premier livre à portée de main sur le premier rayonnage, histoire de ne pas rentrer bredouille, qui m'a mise sur son chemin. J'ai d'abord été séduite par une écriture douce et imagée puis parfois agacée par une construction du récit pas toujours habile selon moi. Les personnages ont su me retenir et j'ai finalement eut le sentiment de partager un bout de leur histoire, avec un plaisir simple mais bien réel. J'ai surtout aimé l'ambivalence entre des vies socialement réussies et la part d'ombre, de mystère, de désespoir des personnages, surtout celui de Lou, qui ne se laissent pas vraiment appréhender par le monde extérieur. J'avais espéré une fin moins attendue mais je me suis néanmoins laissée charmer par l'histoire de ces deux personnages, tantôt héros, tantôt anti-héros, qui voguent sur leur vie sans trop savoir où accoster.
Un roman attachant !
6 commentaires:
J'ai en stock un livre d'Anaïs Jeanneret : La Traversée du silence. Mais j'avoue, je ne l'ai pas lu... Pourtant ça fait un bout de temps que je l'ai ! Il est sorti de ma PAL quand j'ai déménagé... du coup je l'ai oublié ! Tu me donnes envie de le lire !
Merci !
Bises de Capp
Je crois qu'elle a reçu un prix pour celui-là, non ? Tu me diras si tu as aimé : ce n'est pas de la grande littérature mais c'est assez plaisant.
Bises !
ça alors, je connaissais la comédienne mais je ne savais pas qu'elle écrivait des bouquins !
@ Bénédictine : moi je ne la connaissais pas du tout (alors que j'ai vu l'un de ses films ... il y a longtemps !)
Pour la petite histoire, quand j'ai cherché sa photo sur le net, j'en ai trouvé beaucoup de ses (vertes fort jolies) fesses mais aucune de son visage ! J'ai dû enregistrer une image d'un de ses bouquins qui portait un bandeau publicitaire puis recadrer pour ne garder que son visage !!
Je viens de finir La Traversée du silence. J'ai beaucoup aimé, vraiment.
Je mettrai sans doute Les Yeux cernés dans ma LAL !
Bises de Capp
@ Capp : je résiste à noter ce titre car ma PAL commence à perdre l'équilibre mais ... j'y viendrai sans doute ! Bises !
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