"(...) l'auteur en a par-dessus la tête de ses artifices : (...) il n'écoute plus et laisse vaguer ses regards sur la salle, dans l'espoir de distinguer une physionomie amère, sensuelle ou misérable, saisir l'instant où des jambes se décroisent et se croisent, remarquer une mèche blanche rebelle, capter un visage exalté, crispé par la concentration, repérer un filet de sueur s'enfonçant dans le creux des seins."
Au début du récit, "l'auteur" s'attable dans un café pour tuer le temps avant une lecture publique qui lui est consacrée. Il observe la serveuse et laisse vagabonder son esprit : il lui invente un nom, une vie. Il fera de même avec deux autres clients venus s'installer près de lui et lors de la soirée littéraire, lassé de répondre aux sempiternelles mêmes questions sur son métier et d'écouter décortiquer son œuvre, il inventera noms et existences à un jeune homme aperçu dans le public, à la femme venue lire des extraits de son œuvre, au spécialiste de littérature ...
Très vite, la fiction prend le pas sur la réalité, enfin, sa réalité de personnage fictif, à moins que cet auteur sans nom ne soit, comme on peut le soupçonner, une part de l'auteur réel, Amos Oz. La tentation est grande en effet d'envisager ce récit comme l'expression d'une vérité de cet écrivain israélien mais ce n'est pas là l'essentiel.
Le récit est divisé en courtes sections qui font alterner les vies imaginaires de ces personnes issues de l'environnement réel de l'auteur fictif et transformées en personnages par ses soins, puis, lorsque l'auteur décide de faire un bout de chemin avec la lectrice de son œuvre, cette réalité s'ajoute à ce qu'il imagine.
La mise en abîme est ainsi érigée en principe d'écriture, au point que parfois le lecteur ne sait plus bien à quel univers appartient ce qu'il lit. Ce parti pris donne une grande liberté à Amos Oz puisque le double qu'il s'est construit casse l'image du grand écrivain dont l'esprit supérieur lui fait mener une vie qu'on pourrait imaginer brillante. Bien au contraire, ce personnage d'auteur est relativement pitoyable, parfois creux, et c'est justement ce qui m'a posé problème. Autant j'ai aimé ce personnage d'écrivain qui, partant de choses insignifiantes, invente des histoires très élaborées, autant dès qu'il ne crée plus mais vit, je me suis ennuyée avec lui dans ses errances.
C'est un drôle de livre, en somme, et j'ai bien du mal à décider si je l'ai aimé ou non : j'ai pensé à l'abandonner en cours de route mais je n'ai pas pu, ce qui me laisse à penser que je l'ai apprécié, mais j'ai quand même eu du mal à adhérer. J'aime beaucoup le titre, j'aime la couverture choisie par l'éditeur, j'aime cette dialectique entre le génie créateur et le personnage misérable ... mais je n'ai pas été captivée . A vous de lire ce roman et de me dire ce que vous en pensez !
Très vite, la fiction prend le pas sur la réalité, enfin, sa réalité de personnage fictif, à moins que cet auteur sans nom ne soit, comme on peut le soupçonner, une part de l'auteur réel, Amos Oz. La tentation est grande en effet d'envisager ce récit comme l'expression d'une vérité de cet écrivain israélien mais ce n'est pas là l'essentiel.
Le récit est divisé en courtes sections qui font alterner les vies imaginaires de ces personnes issues de l'environnement réel de l'auteur fictif et transformées en personnages par ses soins, puis, lorsque l'auteur décide de faire un bout de chemin avec la lectrice de son œuvre, cette réalité s'ajoute à ce qu'il imagine.
La mise en abîme est ainsi érigée en principe d'écriture, au point que parfois le lecteur ne sait plus bien à quel univers appartient ce qu'il lit. Ce parti pris donne une grande liberté à Amos Oz puisque le double qu'il s'est construit casse l'image du grand écrivain dont l'esprit supérieur lui fait mener une vie qu'on pourrait imaginer brillante. Bien au contraire, ce personnage d'auteur est relativement pitoyable, parfois creux, et c'est justement ce qui m'a posé problème. Autant j'ai aimé ce personnage d'écrivain qui, partant de choses insignifiantes, invente des histoires très élaborées, autant dès qu'il ne crée plus mais vit, je me suis ennuyée avec lui dans ses errances.
C'est un drôle de livre, en somme, et j'ai bien du mal à décider si je l'ai aimé ou non : j'ai pensé à l'abandonner en cours de route mais je n'ai pas pu, ce qui me laisse à penser que je l'ai apprécié, mais j'ai quand même eu du mal à adhérer. J'aime beaucoup le titre, j'aime la couverture choisie par l'éditeur, j'aime cette dialectique entre le génie créateur et le personnage misérable ... mais je n'ai pas été captivée . A vous de lire ce roman et de me dire ce que vous en pensez !
Quand un écrivain invente un écrivain qui invente ...
7 commentaires:
L'idée de départ est en effet originale. Mais je ne sais pas quoi en penser finalement après avoir lu ta critique... Bon, en même temps, ma PAL est déjà tellement haute...
@ Stéphanie : désolée de te laisser perplexe ! A vrai dire, j'ai moi-même du mal à me forger une idée de ce livre.
je ne connais pas cet auteur et à priori ce livre ne me tente pas tellement même si ta perplexité face à cette histoire est intrigante !
Ah mais malgré ton avis mitigé, je pense lire ce livre : j'aime beaucoup cet auteur et le sujet m'intéresse ! Merci !
@ Dolly : je te recommande quand même cet auteur !
@ Leil : chouette ! j'ai hâte de lire ton avis !
Moi aussi j'ai envie de lire ce livre... Je l'ajoute sur ma LAL !
Bises de Capp
@ Capp : je peux te prêter mon exemplaire, si tu veux !
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