mardi 18 mai 2010

Seul sur la mer immense de Michaël MORPURGO

"Je ne pouvais m'installer nulle part, jamais pour longtemps en tout cas. Je n'arrêtais pas de bouger, de bouger, de bouger. Je partais de nulle part, je n'allais nulle part. Je me laissais simplement dériver."

Dans la postface, Michaël MORPURGO explique que l'idée de ce livre lui est venue à la lecture de récits d'orphelins bannis d'Angleterre et envoyés en Australie ... Quel hommage magnifique il leur en a rendu là avec ce si beau roman !

seulsurlamerimmense
La couverture nous invite à entrer dans ce roman par le trou de la serrure et il n'y a plus qu'à se tenir au fil qui traverse chaque page pour (re)vivre avec Arthur puis avec sa fille Allie l'histoire d'une vie aussi palpitante que chargée d'émotion.
Orphelin, Arthur est séparé de sa sœur Kitty et embarqué avec d'autres enfants britanniques sur un cargo qui fait route vers l'Australie. Seul au monde, il va devoir faire face, dès la traversée, à l'adversité, à la cruauté des autres mais il va aussi découvrir la force de l'amitié, la tendresse ainsi que la passion pour les bateaux. Le roman suit le personnage de son enfance à sa mort et on ne s'en lasse pas une seconde !

Arrivé au seuil d'une existence qui ne l'a pas épargné mais qui a forgé son cœur et son âme, Arthur demande à sa fille de l'aider à raconter son étonnant parcours.
Après la mort d'Arthur, sa fille Allie prend le relais en réalisant le grand projet que son père n'a jamais vraiment osé accomplir : retrouver Kitty, malgré le temps, malgré la distance, malgré surtout une inconnue de taille : Kitty a-t-elle vraiment existé ou est-elle le fruit de l'imagination d'un petit garçon abandonné qui avait besoin d'un repère dans sa solitude ?
La mer occupe une place prépondérante dans ce roman. Elle est à la fois objet de fascination mais également de répulsion, lieu de tous les espoirs comme de dangers extrêmes, complice et ennemie.  Elle est surtout métaphore de la vie : imprévisible, faite de creux et de vagues, beauté inouïe et terribles tempêtes. 

J'ai été saisie dès les premières lignes et je n'ai pas lâché ce roman, me laissant porter par la narration, voyageant à travers l'Australie puis sur les océans, partageant les angoisses et les bonheurs d'Arthur, le regardant grandir puis devenir un homme. J'ai été un peu moins captivée par le long périple d'Allie mais j'ai tout de même été touchée par cet acharnement à accomplir la quête de son père et curieuse d'en connaître l'issue. Michaël Morpurgo morpurgo a ce don du conteur qui fait tout oublier pour transporter dans un autre univers, pour faire vivre cet autre univers. 
Ce roman fait partie de la sélection du Prix des Incorruptibles inco_0910 pour les niveaux Troisièmes / Secondes mais à aucun moment je n'ai eu le sentiment de lire un roman spécialement destiné à la jeunesse, bien au contraire.  
Seul sur la mer immense fait partie de ces romans qu'on n'oublie pas de si tôt.

5 commentaires:

Stephie a dit…

J'ai beaucoup aimé ce roman même si la première partie m'a davantage retournée que la seconde.

bouma a dit…

d'accord avec Stephie, la première partie sur le père m'a beaucoup plus plu que la seconde sur la fille. j'avais écris un billet dessus (http://petitbout2bib.blogspot.com/2009/07/seul-sur-la-mer-immense-de-michael.html) si ça te tente.

Christine a dit…

L'histoire a l'air très belle. Je note les références!

ELOAH a dit…

@ Stephie et Bouma : Je partage vos avis, j'ai été souvent bouleversée pendant ma lecture de la première partie ce qui n'a pas été le cas lors de la seconde. J'ai tout de même été tenue en haleine pendant la 2è partie car je voulais connaître l'issue de cette quête.

@ Christine : oh oui, note !

Leiloona a dit…

Je n'ai pas vraiment aimé la seconde partie, mais j'ai tellement adoré la première ...