mardi 4 mai 2010

Le Convive du dernier soir de Charles MC CARRY

"Des années plus tard il essaierait de se souvenir de ce qu'il ressentait à ce moment-là, lorsqu'il sortit du monde réel pour entrer dans le monde du secret. Avait-il pensé à son père ? S'était-il souvenu des juifs cachés à bord du Mohican, du Dandy, des hommes de la Gestapo qui avaient frappé son père et arrêté sa mère ? Avait-il été motivé par l'amour de l'Amérique, par un idéal de liberté ? Il n'en savait rien. Ce dont il se souvenait, c'était d'une sensation de soulagement : le directeur lui avait offert le secret, un monde où les hommes étaient enfermés dans un coffre-fort, un monde où l'on pouvait tout savoir et ne rien révéler, un monde où il ne pouvait y avoir de disparitions inexpliquées."


convive Le Convive du Dernier soir de Charles Mc Carry s'ouvre sur un prologue digne d'un polar : Molly qui suit discrètement Paul, l'homme qu'elle aime, se fait violemment heurter par une voiture qui fuit aussitôt ... Voilà de quoi aiguiser la curiosité du lecteur dès les premières pages !
Le roman qui suit ce prologue, découpé en trois livres, reprend l'histoire dès le début, soit bien longtemps avant le meurtre de Molly puisqu'on remonte à l'histoire d'Hubbard l'américain et Lori l'allemande, futurs parents de Paul.
Le Convive du Dernier soir retrace ainsi l'histoire d'une famille et de ses proches à travers deux générations mais aussi l'histoire de l'Outfit, service secret américain, qui œuvre aussi bien en Allemagne durant le Seconde Guerre Mondiale que dans la jungle birmane lors de la guerre contre les japonais, qu'en Indochine ou encore en France.

Ce roman d'espionnage est foisonnant : il nous fait parcourir le globe et il nous fait surtout voyager dans l'Histoire du XXè siècle. Pourtant, j'ai failli l'abandonner plus d'une fois car je me sentais perdue dans ces missions  aux objectifs flous voire inexistants, auprès de ces personnages à qui rien ne réussit vraiment. En lisant la quatrième de couverture, je m'étais attendue à plus d'action, plus de suspens ... mcca190 Sauf que. Sauf qu'un "je ne sais quoi", comme disent les américains, quelque chose qui tient à la fois à un style très agréable et à la curiosité suscitée par les premières pages, m'a fait poursuivre ma lecture et je ne le regrette pas ! Peu à peu, le récit s'est déconstruit puis reconstruit dans mon esprit, les événements ont pris place dans le puzzle et dès lors que j'ai commencé à entr'apercevoir non seulement du sens mais surtout un autre sens, je n'ai plus lâché le livre ... mais je ne peux en dire davantage !

Merci à BOB BOB et aux éditions du Livre de Poche pour cette lecture insolite !

4 commentaires:

Gio a dit…

Tu aiguises ma curiosité !

ELOAH a dit…

@ Gio : tu veux que je te le prête ?

Mutine a dit…

J'ai une question de "novice", où trouves-tu les références des ouvrages que tu lis ? comment ça fonctionne : tu repères, tu notes, tu empruntes, tu achetes ou c'est l'inverse ? ça m'intrigue...

ELOAH a dit…

@ Mutine : c'est très variable !! Celui-ci, en l'occurrence, m'a été généreusement offert par l'éditeur à l'occasion d'un partenariat avec BOB ; je l'avais demandé pour Lalie car elle adore les récits historiques mais finalement c'est moi qui l'ai lu la première. Pour les autres, il y a les livres que j'ai chez moi depuis des années sans les avoir ouverts (ma PAL), ou ceux que j'ai lus mais oubliés, il y a ceux que j'achète ou emprunte selon mon envie du moment (une couverture, un titre, un thème qui m'attire ...), il y a ceux dont je lis des critiques sur d'autres blogs et dont je note les références (j'ai un calepin spécial pour ça : ma LAL), il y a ceux dont mes copines du forum "prof de lettres" parlent, il y a ceux qui circulent lors de défis organisés sur le net, il y a ceux que je découvre pour mon boulot ... Bref, les livres viennent de partout et je regrette tout le temps de ne pas avoir plus de temps pour en lire davantage !