"Pour quelqu'un qui comme moi avait, la nuit passée, vécu des événements si inattendus, précipités comme une cataracte, le mot "impossible" avait perdu brusquement son sens. Dans ces dix heures, l'expérience que j'avais acquise de la réalité était infiniment plus grande que celle que m'avait procurée précédemment quarante ans de vie respectable."
Ce mois-ci, ma participation au défi est l'occasion d'une lecture commune avec MarieL, l'organisatrice elle-même de ce chouette défi. 24heures dans la vie d'une femme de Stefan ZWEIG figurant par ailleurs dans ma PAL, celle-ci descend d'un cran par la même occasion 3/50.
1904, dans une pension de la Riviera. La clientèle bourgeoise, habituellement si mesurée, qui séjourne là est en prise à de vives discussions : Madame Henriette, femme pourtant bien née, s'est enfuie avec un jeune homme qui n'a passé là qu'une journée ! Alors que les pensionnaires sont scandalisés, une vieille dame anglaise, Mrs C. s'intéresse de près à cette aventure et finit par confier au narrateur qu'elle lui rappelle de biens vieux souvenirs ... Vingt ans plus tôt, récemment veuve, elle s'était rendue à Monte-Carlo où elle aimait observer les mains des joueurs. Un soir, elle est fascinée par de magnifiques mains et découvre un beau jeune homme qui semble désespéré d'avoir perdu tout son argent au jeu. Persuadée qu'il est au bord du suicide, elle se prend d'affection pour lui et décide de l'aider, toute remuée de sentir battre son cœur pour la première fois depuis la mort de son mari ...
Même si je n'ai pas été captivée par ce court récit un peu désuet, je ne suis pas restée insensible aux vives émotions éprouvées par cette femme, que ce soit lors de la rencontre de ce joueur désespéré ou, des années plus tard, confiant son secret à un inconnu en craignant toujours le jugement des autres. J'ai aimé la peinture des sentiments mais aussi les descriptions, notamment celle des mains des joueurs du casino. La plume de Zweig, ciselée, précise, tendue vers une issue que le lecteur est pressé de découvrir fait tout le charme de ce récit. L'enchâssement, enfin, qui place en miroir la fuite amoureuse de Madame Henriette et l'escapade de Mrs C vingt ans plus tôt, ouvre vers l'a-temporel, l'universel ; la passion amoureuse conduit les femmes vers la liberté, quelle que soit la pression sociale qui pèse sur leurs épaules.
Allez vite lire le billet de MarieL !
1904, dans une pension de la Riviera. La clientèle bourgeoise, habituellement si mesurée, qui séjourne là est en prise à de vives discussions : Madame Henriette, femme pourtant bien née, s'est enfuie avec un jeune homme qui n'a passé là qu'une journée ! Alors que les pensionnaires sont scandalisés, une vieille dame anglaise, Mrs C. s'intéresse de près à cette aventure et finit par confier au narrateur qu'elle lui rappelle de biens vieux souvenirs ... Vingt ans plus tôt, récemment veuve, elle s'était rendue à Monte-Carlo où elle aimait observer les mains des joueurs. Un soir, elle est fascinée par de magnifiques mains et découvre un beau jeune homme qui semble désespéré d'avoir perdu tout son argent au jeu. Persuadée qu'il est au bord du suicide, elle se prend d'affection pour lui et décide de l'aider, toute remuée de sentir battre son cœur pour la première fois depuis la mort de son mari ...
Même si je n'ai pas été captivée par ce court récit un peu désuet, je ne suis pas restée insensible aux vives émotions éprouvées par cette femme, que ce soit lors de la rencontre de ce joueur désespéré ou, des années plus tard, confiant son secret à un inconnu en craignant toujours le jugement des autres. J'ai aimé la peinture des sentiments mais aussi les descriptions, notamment celle des mains des joueurs du casino. La plume de Zweig, ciselée, précise, tendue vers une issue que le lecteur est pressé de découvrir fait tout le charme de ce récit. L'enchâssement, enfin, qui place en miroir la fuite amoureuse de Madame Henriette et l'escapade de Mrs C vingt ans plus tôt, ouvre vers l'a-temporel, l'universel ; la passion amoureuse conduit les femmes vers la liberté, quelle que soit la pression sociale qui pèse sur leurs épaules.
Allez vite lire le billet de MarieL !
Un récit qui donne des ailes
13 commentaires:
Je n'ai lu qu'un seul livre de lui, et ce serait bien que je découvre celui-ci, qui est quand même celui qu'on cite le plus souvent.
J'adore Zweig. Il a une façon bien à lui de s'introduire dans la vie des gens à un moment et d'en ressortir peu de temps après, juste le temps de captiver ce morceau d'espace temps.
La désuétude de la période pendant laquelle se déroule le récit disparait au profit de quelque chose de plus profond et sensible.
Le drame affleure dans chacun de ses livres mais autant je n'aime pas lire les drames parce qu'ils me font mal, autant chez Zweig c'est amené de telle façon que ça passe.
Ca a été mon premier Zweig et j'ai été enchantée. J'ai découvert une plume magnifique et je ne compte pas m'arrêter là. D'ailleurs, j'ai "Lettres d'une inconnue" qui m'attend dans ma PAL?
Très juste! D'accord avec tout ce que tu dis! Même si le côté désuet ne m'a pas gêné...
Mon blog a déménagé, maintenant c'est:
http://les-carabistouilles.fr
Et le lien de mon billet (tardif): http://les-carabistouilles.fr/2010/02/vingt-quatre-heures-de-la-vie-dune-femme/
Il m'attend sur ma PAL celui là... Bon week end !
@ Fizz : qu'as-tu lu de lui ? As-tu aimé ?
@ Maazz : quelle belle critique littéraire !! Tu me donnes vraiment envie de lire d'autres récits de Zweig : merci !
@ Ellcrys : merci pour ton commentaire !
@ Marie L : encore merci pour cette lecture commune, ça m'a fait plaisir ! Je vais corriger les liens dans mon billet.
@ L'or des chambres : j'espère que MarieL et moi t'avons donné envie de le lire. Bon week end à toi aussi !
Je te conseille "la collection invisible" et je n'en dis pas plus.
J'adore Stefan Zweig. Ses "Lettres d'une inconnue" et sa "Confusion des sentiments" ont été le coup de coeur de mes 16 ans.
Je trouve que c'est vraiment un fabuleux peintre des sentiments humains dans toute leur bouleversante complexité...
@ Maazz : Je note. Et je n'en demande pas plus :-)
@ Christine : en lisant, justement, j'ai regretté de ne l'avoir pas fait quand j'étais ado.
Je l'ai lu fin 2009 suite à de nombreux billets de la blogosphère, et je ne le regrette pas car le style est magnifique. En revanche j'ai été déçue par l'histoire car je pensais lire la passion d'une femme et non la passion du jeu.
@ Fersenette : La passion du jeu prend certes beaucoup de place dans ce récit mais j'ai trouvé qu'elle était l'une des expressions de la nature passionnée de cette femme et que l'homme qu'elle rencontre est l'archétype du joueur.
j'aime beaucoup Stephan Zweig et cette nouvelle m'a conquise surtout le passage sur les mains des joueurs à la table de jeu
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